Procyon
| Sujet: Fragment #74 – Ecureuil 14.04.08 13:14 | |
| Dimanche 13 avril 2008 à Plombières les Dijon 11h00. Lorsque le bip a sonné il y a plus de cinq heures maintenant je ne m'attendais pas à un tel carton. Quatre VL et un poids lourd sont entrés en collision. Vous entendrez aux informations qu'il y a eu quatre morts, dix-sept blessés graves et de nombreux blessés légers. C'est beaucoup plus de personnes que ne pouvaient en contenir ces véhicules. Il n'y a que deux morts et sept blessés. C'est largement suffisant, croyez-moi. On a de quoi s'occuper. Surtout que les témoins qui ont donné l'alerte n'ont pas précisé le nombre de victimes si bien que le CODIS chargé de réceptionner les appels et d'envoyer les moyens nécessaires, n'avait pas prévu assez large. Et il a fallu attendre – façon de parler, parce qu'on ne chaume pas dans ces moments là- la venue d'autres VSAV et de véhicules de désincarcération. J'ai commencé en arrivant par baliser avec des cônes de lubec le périmètre de sécurité. Périmètre que la gendarmerie s'est empressée d'élargir en arrivant plus par principe que par nécessité. Ensuite j'ai été en renfort des équipes du CSP Dijon Nord pour aider à la désincarcération de deux passagers. La voiture étant sur le toit, il est impossible de la découper rapidement comme il a été fait pour les autres alors on s'en est remis à des techniques plus ancestrales mais efficaces et qui ont fait leurs preuves. Malgré ma grande taille je suis désigné pour être l'écureuil. Et voilà près de deux heures que je suis en fâcheuse posture. C'est la dernière victime. Toutes les autres ont pu être évacuées. L'écureuil c'est celui qui monte dans le véhicule et qui effectue un maintien-tête pour protéger l'axe tête-cou-tronc, autrement dit le cerveau et la colonne vertébral renfermant la moelle épinière. Elle est hors de danger vital donc le temps ne presse pas, nous n'avons qu'à nous préoccuper de ne pas l'abîmer plus qu'elle ne l'est. Parce que si ses fonctions vitales ne sont pas endommagées, il y a au moins fracture des deux jambes et un problème au bassin. Mais je ne suis pas médecin. J'ai choisi un maintien-tête en occipito-mentonnière, c'est dans ce cas le plus prudent, mais pas forcément le plus pratique. Ma joue contre sa joue, j'ai également une main derrière sa nuque et l'autre sous son menton. Je sens la moindre de ses respirations et mon dos me fait mal. Je suis tout tordu pour pouvoir tenir dans la petite R5. Le plan dur me passe entre les jambes. Tout le monde est désormais en place. « Pour le relevage de cette victime par la méthode du pont amélioré, des pieds à la tête êtes vous prêt? Prêt. Prêt. Prêt. Prêt. » Mon dernier Prêt venant s'ajouter et confirmer l'opération, nous commençons lentement le relevage. Suivit du brancardage et de l'évacuation. À midi nous ouvrons les portes de la caserne pour y ranger le VTU. Patrice remplit le rapport d'intervention. C'était lui le chef d'agrès sur l'intervention. Je lui parle de ce que je viens de le faire. Il sait tout, il était là, mais j'en ai besoin. J'ai besoin d'extérioriser. Les morts se suivent mais ne se ressemblent pas. | |
|
Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #74 – Ecureuil 14.04.08 13:23 | |
| Encore des fautes, des fautes, des fautes...
Et je regrette que tu n'aies pas saisi l'occasion pour décrire l'action au présent, la tension, plutôt que de raconter ça au passé, ce qui atténue trop à mon goût la puissance de ce qu'à pu ressentir le pompier... et de ce qu'aurait pu par conséquent ressentir le lecteur... Dommage ^^ | |
|