Aldébaran
| Sujet: Fragment #66 - Jalousies 15.04.08 18:54 | |
| Dimanche 12 novembre 2006 à Dijon « Tu t’es bien amusé avec Julian ? - Oui, ça va… - Vous étiez un peu proches l’un de l’autre quand même. - Quoi ? - Ben… - T’es jaloux ? Jaloux jaloux jaloux jaloux ? - Un peu… - Hé ! Beaucoup tu veux dire. - Ben tu sais… - Oui ? Quoi ? - Euh… - T’inquiètes pas. Si t’es jaloux, ça veux dire que t’as des sentiments pour moi. Au moins un peu, dis ? - Je crois… - Tu crois ? Moi j’en suis sûr de mes sentiments pour toi. Je t’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… - Ce qui vient après c’est : pas du tout. - Oui, et jamais je n’y viendrais. - Moi je t’aime. C’est tout. Ou mieux plutôt. Je t’aime d’amour. - Ça se dit pas ça ! - Ben si tu vois, parce que maintenant on entend des « je t’aime » à toutes les sauces. Le mien est vrai et véritable. Je t’aime d’amour. - Merci. » Nos bouches et nos saveurs s’entremêlent, se combattent même. De ce combat que mènent les hommes depuis des milliers d’années. De ce combat que mènent les couples depuis des millénaires. De ce combat que je mène depuis ma naissance. Se mains dansent dessus mon corps, jouent avec mes zones érogènes. Il commence à me connaître. Très bien, même. Je sens le plaisir envahir chacun des centimètres de ma peau, chacune des terminaisons nerveuses qui parsèment mon corps. Ce plaisir qui explose. Des mains parcourent mon corps, comme les miennes dansaient sur le clavier, jouant avec Manon. Tu es allongé sur moi, empêchant le moindre de mes mouvements, la moindre de mes incartades sous ton pantalon. Ta bouche joue toujours avec la mienne, l’entrouvrant de ta langue, cavités chaudes et moites. Tes lèvres s’éloignent d’un centimètre des miennes et tu susurres : « Alors, toujours jaloux ? - Euh non, je ne crois pas. - Mais c’est vrai que ton Julian est magnifique. » Je roule sur le côté, très violemment, lui tournant le dos. « Eh, ne boude pas. J’allais rajouter que c’était parce qu’il te ressemblait énormément. Mais il ne dégage pas la même chose que toi. - Moi, je pue, c’est ça ? - Non, toi je t’aime, et cela te rend particulier à mes yeux. Rayonnant et magnifique. - Mais tes yeux se sont allumés quand tu le regardais. - Et les tiens alors ? Tu es soumis au moindre de ses désirs. Un seul mot de lui et tu es dans son lit. Je l’ai lu dans tes yeux. Et lui le sait. Lui sait que tous rampent sous son regard. Et il en joue. Mais tu ne seras pas pris à son piège. Parce que quelque chose t’en empêche. - Ah oui ? Quoi ? - Nous. » Notre corps à corps se ressoude et s’équilibre. Je te donne mon corps, Jon. Je t’offre mon âme. Fais-en ce que tu veux. Apprends-moi. Empêche-moi de tomber dans ses filets. Offrande ouverte, je suis tout à toi. | |
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