Aldébaran
| Sujet: Fragment #67 - Septième Ciel 15.04.08 19:01 | |
| Lundi 13 novembre 2006 à Dijon Nous avons décidé aujourd’hui de faire un tour à la fête foraine une fois la nuit tombée. Nous marchons entre les voitures stationnées au hasard des rues. Le froid envahissant pénètre par tous mes pores et me gèle sur place. Je me serre contre Jonathan. Mon amour, réchauffe-moi. Une fois arrivés, c’est un tonnerre de sons violents et de couleurs criardes qui nous explose en plein visage. Nous sommes agressés par des cris, des appels à la consommation, des prix exorbitants. Clignotements dans le froid du soir, musiques assourdissantes. La chaleur des draps et la douceur réconfortante de ta peau, Jon. La prison de ses bras qui m’emporte. La douceur des sons et des lumières. L’ampoule aux rayons tièdes tamisés, la musique d’American Beauty que tu as mis en fond sonore. Je suis bien dans tes bras, un peu somnolant. Je me sens protégé dans tes bras de fer à la consistance du velours. Le bras mécanique nous emporte vers des cieux plus hauts. Mon Jon, ta jambe contre la mienne, nos deux corps encarapaçonnés dans cette silhouette d’acier. La machine accélère. Mon cœur palpite de plus en plus vite. Mes pulsations augmentent avec la vitesse. Mon cœur augmente sous la chaleur de tes gestes, sous la douceur de tes mains. C’est ce rythme-là qui me prouve que je t’aime quand je te vois, ton visage en demi-teinte. Sous mes battements et la vitesse croissants, ton visage me regarde et me sourit, tes cheveux volant au vent que produit la rotation. Je t’embrasse, mon homme, mon être de chair qui fait vibrer mon sang. Les vibrations de la machine m’envoient dans les hauteurs. Tes mains font se hérisser le moindre de mes poils. Mon échine tremble, mes fesses se relèvent sous le plaisir. Laisse ta main se promener sur moi. Tes caresses me transforment en ange de pureté. Le vent est créé par la violence des mouvements et des rotations de la mécanique. Des cris emplissent les airs. Mon cœur bat plus fort encore. Je peux à peine respirer sous la pression qu’exerce l’air sur ma poitrine. Mon air intérieur peine à s’extraire. Ta langue joue avec chaque parcelle de mon corps, danse avec mes tétons. Je peine à respirer sous la jouissance que tu me procures. Je me laisse emporter par les sens, dans tous les sens. Je suis une marionnette dégingandée, désarticulée entre tes bras qui me manipulent. Me tournent et me retournent dans une explosion sucrée. Nous sommes totalement manipulés par la machine infernale qui nous projette, joue avec nous, avec nos sensations, avec nos sentiments, notre stress, notre peur exacerbée et nos cris. Les deux modules se retournent l’un par rapport à l’autre… … je suis sur toi, et mon sexe emplit ta bouche alors que je joue avec le tien. Ma langue, la malicieuse danse avec le méat, traîne un instant sur le frein, couvre de sensations ton organe de plaisir. Tu m’envoles, mon amant, je me sens en toi et ta langue joue de mon plaisir, se joue de moi. Tu m’envoles… … de plus en plus haut, de plus en plus vite, de plus en plus prêt du sol. La machine manque à tout moment de frapper un élément, se rapprochant dangereusement des plaques de métal, du sol goudronné. Toute notion de haut et de bas de gauche et de droite est abolie alors que nous… … nous échappons vers le plaisir personnel et duel de nos sexes jouisseurs et de nos langues diablesses. Je manque de contrôle, j’ai de plus en plus de mal à me concentrer pour te donner du plaisir, mes gestes se font compulsifs. Je sens un tremblement s’emparer de ton sexe, et me permet alors de libérer la tension de ma jouissance… … Toute notion d’espace s’échappe… … Je pleure des gouttes de pluie dans ta bouche, la mienne s’emplit ; puis je me retourne et nos langues s’emmêlent… … Le manège ralentit et se rapproche du sol, de plus en plus lentement. Les deux modules se bloquent, l’un tout contre l’autre… … Sous les draps, je me pelotonne contre toi… | |
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