Aldébaran
| Sujet: Fragment # 78 - Souvenir et Souffrance inconciliables 16.04.08 21:26 | |
| Mardi 12 décembre 2006 à Dijon Je remonte la rue des Godrans. Je passe devant le numéro 7. Mon Amour. Non. Plus maintenant, c’est terminé. Tu dois t’y faire, Jed. Jonathan ne fais plus partie de ta vie. Il doit sûrement être là-haut, en train de coucher avec quelqu’un d’autre. D’ailleurs sa lumière est allumée. Des bougies, lumière tamisée. Je repense à mon anniversaire, à… Je me suis rapproché de la porte, presque sans m’en rendre compte. Je caresse la porte, la poignée en cuivre du bout des doigts. Je caresse la sonnette de mon Jon. Ma main descendant sur ses hanches, caressante sur tout son corps, englobant mon Amour. Son nom sous mes doigts. Arrête, Jed. C’est fini. Over. Terminé. Je caresse ma sonnette un dernier instant et m’en vais. Je traverse le trottoir, essuie une larme au coin de mon œil droit. Pourquoi ai-je si mal ? Pourquoi ça fait si mal d’essayer d’arrêter d’aimer alors qu’on a adoré a en crever ? Pourquoi les boyaux se tordent ? Pourquoi tout cela est-il si proche de la douleur physique ? Aucune réponse ne me vient à l’esprit et cela m’énerve encore plus. Mes larmes brûlent mes joues. Ce sont des larmes de colère, de violence contenue, d’amertume. J’ai envie de me frapper, une baffe, une bonne baffe et souvent tout va mieux. C’est un bon traitement contre les hystéries. Je suis un peu hystérique parfois. J’ai envie de me griffer les joues. A en saigner. Vibration. « Allo ? » J’ai toujours cette putain de larme amère au coin de mes yeux. J’ai toujours cette souffrance qui broie mes entrailles. « Oui, c’est C. Tu passes chez moi ce soir ? - Euh, ben écoute oui pourquoi pas. - Je serai à toi. - Quelle adresse ? - 5 rue des Godrans, troisième étage. » A cet instant précis une boule de quelques kilos tombe dans ma gorge et m’étrangle de douleur. Tu ne veux vraiment pas sortir de ma vie. Mais il faut oublier cette douleur et acquiescer. « Okay. Je passe à neuf heures, soit prêt. - no prob. » Je regarde en direction de son appart. Etrange, il m’appelle à l’instant où je suis sous sa fenêtre. Me voit-il ? Son appartement du troisième étage semble vide. Je glisse à nouveau mon portable dans ma poche ; j’essuie l’humidité des larmes qui couvrent mes joues. Il faut changer maintenant. Aller de l’avant. | |
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