Fragment #10 - Empty

Le réveil sonne et hurle dans ma tête. J’ai l’impression de ne pas avoir dormi de la nuit et j’ai le crâne qui va exploser. Je voudrais seulement rester la, cachée sous ma couette et ne pas ressortir affronter les rues New Yorkaise. Surtout ne pas aller travailler, surtout ne pas consulter mes mails et ne pas voir que François ne m’a pas écrit. Enfin, si, je sais qu’il m’a écrit car il le fait toujours et je le connais par cœur. Je sais qu’il y aura un mail avec pour sujet « Excuse moi ». Bon, je vais lire cet email. Je vais me lever, mon corps ne bouge pas alors que mon esprit vagabonde. Mon esprit se pose déjà mille questions, et s’il n’avait pas appelé, et si je l’avais perdu a jamais. En tout cas, je ne ferai pas le premier pas. J’aurais pas dû lui dire pour Marc mais c’était notre deal. Dire les choses même si ça fait mal. Je suis sûre que lui ne respecte pas sa part du contrat de toute façon et qu’il couche aussi. Bref Camille, lève toi, tu vas être à la bourre…

J’allume mon ordinateur, j’ai une enveloppe, m’indiquant des emails. Mon ordi rame et ma boite ne s’affiche pas de suite. Ça prend trop de temps. CTRL + ALT + Suppr, deux fois, et il redémarre. C’est long. En tout cas, pas de message sur mon téléphone car la lumière n’est pas allumée. Je décide d’écouter quand même la messagerie, on ne sait jamais, la diode est peut être morte. Pas de nouveaux messages. Et cet ordi qui ne démarre pas assez vite. Je compose mon code et arrive sur Windows enfin. J’ouvre mon Outlook. J’ai 10 messages dont mon Inbox. Je parcours la liste des noms. Il n’est pas là. J’ouvre une fenêtre Internet pour me retrouver sur Gmail. Rien de lui non plus. Pas même un email vide. Je crois que là, il va passer à autre chose. Je n’aurai jamais dû lui dire pour Marc, j’aurai pas dû venir ici. Il me manque. Je me demande si je vais retrouver quelqu’un comme lui. Je passe le reste de ma journée à travailler, à me plonger dans le boulot pour essayer de ne pas penser à ma vie. Pourtant, chaque fois, qu’une enveloppe clignote sur mon écran, mon cœur s’accélère, je le sens battre comme s’il voulait sortir de ma poitrine. Mais rien. A chaque fois, mon cœur se brise, la douleur de sentir un battement si fort s’arrêter d’un coup. Finis le temps de l’insouciance, François me rappelle mes responsabilités. La journée se termine et mes doutes persistent. Ce soir je ne ferai rien, pourtant il faudrait que je me change les idées.

J’arrive chez moi en début de soirée. J’ai l’impression de n’avoir parlé a personne aujourd’hui et je me sens seule, bien seule. Je tourne la clé et entre dans mon appartement. Les lumières sont éteintes, mon coloc’ n’est donc pas rentre encore une fois. Je vais aller me coucher. Ça ira mieux demain. Dans mon lit, rien ne va. Des larmes coulent et c’est ainsi que je m’endors dans ma solitude, dans mon lit de larmes qui me bercent dans un rêve où François est toujours là.