Spica
| Sujet: Fragment #12 - Carpe Diem 19.05.08 14:53 | |
| Lundi 28 août 2006 à New York J’ouvre les yeux. J’ai l’impression d’avoir rêvé, que ces quatre jours ne se sont pas vraiment passés. Et pourtant… Je le vois là, couché sur le flanc. Le drap recouvre juste le bas de son corps et mes yeux peuvent l’admirer simplement. Plus besoin de Webcam, plus besoin d’envoyer des vidéos, je peux juste le dévorer du regard comme il me plait. Ma main s’envole vers son épaule et je dépose une douce caresse. Il pousse un soupir, un ronronnement. Il ouvre ses yeux encore endormis et c’est là que je me rends compte à quel point je l’aime. Ses yeux sont verts, ou bleus ou gris, enfin la couleur est changeante mais j’aime m’y plonger dès que je veux m’évader. Je continue mes caresses sur son flanc, remonte sur son ventre. Son léger duvet sur le torse me fait craquer, son nombril m’hypnotise. Il est tout simplement parfait. Je me glisse sur le lit de manière aussi suave que possible mais j’ai l’impression de manquer de grâce. Pourquoi ça ne se passe jamais comme dans les films ? Je dépose un premier baiser sur son épaule, un autre sur sa joue et c’est tout son corps que je finis par embrasser. Il me fait l’amour simplement et légèrement bestialement. Je l’aime. « François, je vais prendre une douche, faut que j’appelle le boulot pour leur dire que je viens pas. - Tu ne devrais pas manquer ton job pour moi, je peux très bien t’attendre. - Tu as déjà assez attendu. Je reviens me coucher après. » J’appelle le boulot sans réellement donner d’explications. De toute façon, ils ne m’en demandent pas. J’adore ce pays. Je me dépêche de prendre une douche. L’eau coule sur mon corps et je me dis que je dois rêver. Je me revois vendredi soir ouvrir la porte sur mon François, ruisselant, beau comme jamais, avec juste son petit bagage à main. Je ne l’ai pas quitté une seconde depuis ce moment. Je ne devrais pas faire cela. Dans quinze jours, il retourne en France et on aura de nouveau les mêmes problèmes. Je devrais lui dire de partir. Ça fait une bonne demi-heure que l’eau coule sur moi. Elle est froide mais j’aime la sensation. Je ne veux pas réfléchir à tout cela. Je veux juste en profiter. Il est là, pour le moment et c’est le plus important. Aucun autre mec ne serait capable de partir à l’autre bout du monde simplement pour me dire qu’il m’aime. Il est vraiment parfait, mon ange gardien. Idéal mais éphémère. Si seulement, il pouvait rester, si seulement, je pouvais partir. J’entends la porte s’ouvrir, une personne se déshabiller et se glisser derrière moi. Je garde les yeux fermés, je veux juste en profiter. Cueille la pomme, c’est ce qu’il me disait… Carpe Diem. La pomme est de nouveau consommée et je m’en retourne dans mon jardin, chaud et douillet avec mon François. « Je ne veux plus qu’on quitte ce lit François ! - Moi non plus. Moi non plus… Oh Camille, si je pouvais… » Mon index se pose sur sa bouche, mon regard implore qu’on ne continue pas cette discussion. Mes lèvres cherchent le silence, il me l’offre dans un baiser. Je lui rends bruyamment. | |
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