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 Fragment #23 - Envies de...

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Spica

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MessageSujet: Fragment #23 - Envies de...   Fragment #23 - Envies de... Empty19.05.08 15:05

Mardi 3 octobre 2006
à New York

Je n’ai pas envie d’être moi aujourd’hui, d’être cette fille de bourgeoise élevée dans un collège catho qui ne connaît rien de la vie. J’en ai marre qu’on me prenne pour une conne et qu’on me considère décalée avec vous. Je ne suis pas une constipée de la vie, j’ai envie ce soir de sortir, me saouler, me droguer et surtout baiser. Marre de jouer a la petite fille modèle qui a toujours rêvé d’un mariage en blanc. Marre d’être ce que je suis. Je ne vais pas proposer a Caro de se joindre à moi, elle ne comprendrait pas pourquoi j’ai tant besoin d’être juste une traînée pour une soirée, juste une fille de rien, une fille de joie. J’ai envie qu’on use et qu’on abuse de moi. Je suis là devant mon écran à rêver d’évasion, à rêver d’échapper a cette vie réglée à la seconde. J’étouffe dans mon tailleur, dans mon costume de jeune active modèle avec mon collier de perle bien rangé et mon chignon trop sérieux. Ce soir, je veux être ce que je n’arrive pas à être. Je veux être une Gabrielle Solis et m’envoyer le jardinier, l’avocat ou juste le barman. Coucher avec le dentiste ou simplement me saouler à la vodka. Je ne veux pas de partenaire de débauche car je ne veux pas être jugée. J’aimerais retourner au temps de la prohibition et faire des choses illégales, retourner au temps des hippies et brûler mon soutif dans la rue. Malheureusement, notre époque nous autorise tout, alors ce soir je veux faire tout ce que je n’ai jamais fait. Ce soir, je veux être libre et tant pis si personne ne me comprend. Je quitte le bureau à cinq heures, je file me changer, mettre une simple robe qui sera plus facile à enlever, me maquiller de manière outrageuse pour que tout le monde sache mes intentions et aller boire dans un bar près de la NYU, me taper un ou deux étudiants, à la suite ou à la fois. Juste le faire, ne penser à rien.
Cinq heures. Je file du bureau avec une impatience non dissimulée. Je ne peux plus supporter François avec sa vie trop parfaite. Je ne peux plus. Je croise Marc dans l’ascenseur. Toujours là quand il ne faut pas. Mais, peut-être que ce soir j’en ai besoin. Cette fois, c’est moi qui lui caresse les fesses à travers le pantalon. On est seuls dans l’ascenseur. Il ne se retourne pas. Il sort de la cabine sans un regard et sans une parole. Salaud ! Je m’en fous, c’est un loser de toute façon. Je file dans le métro, matant chaque mec qui monte et descend et essayant de découvrir la forme de leur entrejambe au travers du tissu. Mes regards sont insistants, lourds même. Les gens me regardent bizarrement. J’arrive chez moi, prend une douche et ressort. Elyas n’est pas là. Tant mieux ! Je sors en talons hauts, avec cette robe qui ne couvre que l’essentiel. Je monte dans un taxi et lui demande de m’emmener sur Sullivan et Third. Je ferai tous les bars de cette rue si j’ai le temps. J’arrive, et pénètre le premier, commande un cocktail, avec du rhum. Je le bois pratiquement sans respirer. J’en recommande un. Je regarde autour de moi et repère un Américain seul au bar. Ca ne peut être qu’un américain car il porte un t-shirt sous sa chemise. J’ai horreur des mecs qui font ça et pourtant me lève pour l’aborder. Il me regarde de manière suspicieuse. Il est clair que je ne suis pas dans sa catégorie. Lui, ça serait plutôt obèse de Brooklyn caissière dans un supermarché alors que moi je suis sophistiquée, belle et cultivée. Il n’ouvre pas la bouche pendant que je déballe des platitudes sur le bar et sur le temps. Je vois qu’il s’impatiente.
« How much ? » me dit-il en interrompant un discours élogieux que je faisais sur les lounges de New York.
J’hallucine. Il me prend pour une pute. Pauvre con ! Si tu savais que tu aurais pu me baiser pour rien. Je prends mon sac, le regarde de haut en bas, en montrant mon écœurement. Je sors du bar. Je ferai mieux de rentrer. Prendre un Valium et dormir. C’est ce que je ferai de toute façon. Ma vie est chiante. Faut juste que je m’y habitue.
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