Procyon
| Sujet: Fragment #100 – Eloignement indispensable 23.05.08 19:09 | |
| Vendredi 23 mai 2008 à Laroche-Milay 5h12. Réveil dans l'aube naissante, grâce au chant du coq de la ferme voisine. J'enfile un jogging et un pull car les quelques rayons qui viennent lécher l'herbe endormie, ne suffisent pas encore à chauffer l'air ambiant. Mon premier travail, est d'aller à la ferme, chercher du lait si je veux pouvoir en mettre dans mon café. Agés et bien aimables, les propriétaires, qui me connaissaient déjà lorsque je marchais en couche-culotte, m'ont dit que je pouvais venir me servir quand je le souhaitais. Ils gardent leur exploitation pour avoir un revenu suffisant pour vivre, et aussi pour rester en activité -c'est ce qui maintient les gens en vie dans la région-, mais ils ne cherchent plus les bénéfices, alors ils se foutent que je leur prenne un peu de lait. Au contraire, ils sont contents de voir du monde. Ici on se sert directement aux pis des vaches. J'aimais faire ça quand j'étais gosse. Je crois que j'aime toujours autant. Prendre cette chaire chaude et dure entre ses doigts, et se sentir chanceux. Se sentir chanceux de pouvoir les ramollir dans de vigoureuses malaxations. Chanceux parce que la nature m'ouvre ses bras. Je suis un de ces privilégiés qui peuvent se vanter d'avoir fréquenté Mère Nature. Ce liquide blanc et crémeux, coule, avec toute sa chaleur dans les bidons que j'ai apportés. Je coupe à travers champ pour rentrer plus rapidement. Je sens la rosée du matin dans les herbes hautes, venir humidifier mon pantalon. Sur ma gauche un lièvre détale ; comme un lapin. Une fois mes tartines avalées, je vais enfiler des bottes et une tenue adaptée. Je sors la tondeuse. On n'entend rien d'autre que le bruit de quelques oiseaux libres. Je mets en marche l'engin, rompant le silence, et m'enfermant dans le bruit de la machine. Le terrain est en pente, et malgré la fraîcheur matinale, je ne mets pas longtemps à transpirer. Je sue à grosses gouttes. Je monte et je descends, de gauche à droite, je ratisse le terrain petit à petit. Trop habitué à des petits déjeuners légers, à dix heures je suis obligé de rentrer prendre un casse-croûte pour patienter jusqu'au repas du midi. Ma grand-mère est en train de faire la vaisselle de la veille, et mon grand-père désherbe à la main, dans les pots de fleurs juste devant la maison. Un peu de saucisson dans du pain fera l'affaire. Je refuse un verre de blanc que me propose ma grand-mère pour « pousser le casse-dalle » comme elle dit ; et me remplis un verre, d'eau bien fraîche. Je me remets au travail. Et à nouveau, très vite, mes pores suintes, et des auréoles se dessinent sur le tee-shirt propre que je viens de changer. L'effort physique ne m'empêche pas vraiment de penser. Je pense différemment. Je pense seul. Parfois même, je parle. Je sais que personne ne m'entend, puisque je ne m'entends même pas moi-même, à cause du moteur bruyant de la tondeuse. J'ai besoin de cette solitude. Non pas que j'aie d'importantes réflexions à faire. Mais je pense que la mort de mon père m'a mis dans une situation délicate. J'ai peur d'avoir été perturbé, même si il n'y a eu, pour l'instant, aucune manifestation, réelle, du stress post-traumatique comme on dit. Je préfère prendre les devants, et venir me ressourcer. Ici c'est une échappatoire aux idées noires. Ici on laisse le stress. Ici on fuit les ennuis. Ici c'est presque le paradis. Il suffit de savoir supporter les odeurs de la campagne, les mouches, et mes grands-parents. Le soir, à table, nous discutons de mon avenir. Aussi je leur dis que j'ai appelé hier avant de partir le service formation de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris pour savoir si c'était possible de repousser mon engagement. Parce que j'étais attendu pour le 15 juin. Aux vues des circonstances, ils ont consentis, militaires qu'ils sont, à accepter que je fasse partie de la promotion suivante. C'est à dire celle de septembre. Alors je recevrai une autre convocation. Et j'espère qu'après la formation, j'aurai toujours envie d'être pompier dans la capitale. Je pense signer un contrat de cinq ans, puis revenir en province. Parce que mes frères m'ont dit que c'est usant là-bas. Avant d'aller me coucher, je vais faire un tour sur la route. C'est beaucoup dire, c'est un chemin dont le revêtement est un compromis entre le goudron et la terre battue. Je me promène ainsi près d’une heure. Il fait doux. Mais je ne vois pas les étoiles. Demain, il devrait faire moins beau. | |
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Alsciaukat
| Sujet: :) 23.05.08 21:35 | |
| Un frag relaxant, on sent la nature autour de soi :) c'aurait été rigolo de mettre un son d'ambiance ^^ Ca a l'air tout chouette là-bas ^^ (Roh par contre il est pas fou de se lever à cette heure :affraid: )
(Pis encore des virgules bizarres dans le frag... et pas la peine de me demander où, ça se remarque, et si ça se remarque pas ben tant pis.) | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #100 – Eloignement indispensable 23.05.08 22:06 | |
| "Mon premier travail, est d'aller à la ferme" "Ce liquide blanc et crémeux, coule"
Ce genre de virgule, Pro. Relis toi. Y a PLEIN de fautes.
Je commenterai ensuite :D
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #100 – Eloignement indispensable 24.05.08 12:42 | |
| Il faut donc que je fasse attention aux virgules !
Et pour un son d'ambiance je veux bien, mais je sais pas comment on fait, et je n'ai toujours pas l'ADSL!
Vla! | |
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| Sujet: Re: Fragment #100 – Eloignement indispensable | |
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