Procyon
| Sujet: Fragment #124 – Quand mes prières sont entendues 04.07.08 12:12 | |
| Jeudi 3 juillet 2008 à Dijon 16h15. Et un quart d'heure d'heures supplémentaires. Je le note sur ma feuille d'heure, puis sors du magasin. Dehors il pleut. La température s'est bien abaissée depuis hier. On a avoisiné les trente-cinq degrés pendant plusieurs jours et voilà que la pluie nous apporte la fraîcheur d'une respiration. Elle fait tomber l'eau des dieux, l'eau des cieux, et chuter la température d'une quinzaine de degrés. Ça fera du bien aux cultures qui poussent, mais pas aux foins en attente d’être ramassés. Maintenant il faudra qu'ils sèchent à nouveau. Melissa m'attend place Bossuet. Je prends le bus pour m'arrêter juste devant elle. Ce n'est pas la fainéantise de prendre un vélodi, mais je ne voudrais pas être tout mouillé. On s'assoit au Quentin. À l'intérieur évidemment. Un café avec un verre d'eau s'il vous plait. Lilian et Robin nous rejoignent. Tout de suite la conversation s'oriente vers l'événement de la journée. La libération d'Ingrid Bétancourt. La nouvelle s'est répandue dès ce matin. Je l'ai appris pour ma part à la radio dans l'entrepôt. Lilian et Robin qui se sont levés plus tard que moi ont vu le reportage sur France 3 pendant qu’ils déjeunaient. A midi. Il n'y a que Melissa l'innocente qui n'était pas au courant. Elle a été libérée hier soir avec une quinzaine d'autres détenus américains et colombiens. Je me sens comme défait d’un poids par sa libération. Je n'ai aucun lien de parenté, ni de contact direct ou indirect avec la sénatrice franco-colombienne, alors si je suis soulagé c'est pour sa famille et aussi parce que c'est une nouvelle avancée de la liberté sur le monde moderne. On a cru après la mort successive de Raul Reyes, et de trois autres chefs des FARC ces derniers mois que les négociations seraient fermées. Effectivement on n'a plus eu de nouvelles pendant quelques semaines, mais c'était le temps que ces forces armées se réorganisent autour de nouveaux dirigeants. Pouvoir qui semble désormais davantage disposé à coopérer. Ils sont prêts à dialoguer, et c'est une bonne chose pour ce groupe marxiste renfermé sur ses certitudes, fort de ses positions et à la recherche d'une existence légale. Faisons cependant attention à ne pas accorder trop d'importance à un groupe de révolutionnaire qui ne mérite pas d'être reconnu ni comme un parti politique digne de ce nom ni comme une nation à part entière. En tout cas je me réjouis de cette libération qui vient comme un symbole de la liberté orner le parvis de mes valeurs personnelles. Aussi parce que cette libération donne une fois de plus raison aux droits de l'Homme. Ces six années passées dans la jungle ont affaibli cette femme. Son corps de femme à souffert, son cœur de femme a souffert, meurtrie elle s'est relevée et battue jusqu'au bout pour enfin voir le bout du tunnel. Elle peut être fière d'elle-même. Et nous devons nous aussi faire d'elle un exemple. Il ne faut pas oublier les autres, ses ex-codétenus qui subissent encore un joug immoral. Pour eux aussi viendra le jour salutaire, le jour de la libération ou celui de la mort. Libérée par l'armée colombienne, libérée parce que le ciel l'attendra encore, libérée pour sa force et sa valeur. Ingrid la France t'a soutenu tout ce temps, nos efforts n'ont pas été vains. Je me souviens de ce concert de soutien en ton honneur que nous avons été voir Lilian et moi au mois de février. La foule ne s'était pas massée pour les artistes mais pour soutenir celle qui a voué sa vie à rendre la Colombie meilleure. Malheureusement elle n'a pas pour le moment pu mener son projet à terme. On se demande tous les quatre ce qu'elle va faire maintenant. Va-t-elle rentrer en France ? Va-t-elle rester pour combattre à nouveau les FARC maintenant qu'elle les connaît mieux ? Ce moment tant attendu, et finalement inattendu nous ravit tous. Mon cœur bat pour elle, comme une ferveur nouvelle. Nous reprenons un café et le soleil s'extirpe des nuages. Quelle belle journée pour le monde. Et la liberté. | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #124 – Quand mes prières sont entendues 04.07.08 14:41 | |
| Eh beh, t'as pas lésiné sur les violons, je vais t'appeler André Rieu maintenant, tiens... | |
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Alsciaukat
| Sujet: :) 04.07.08 15:50 | |
| Mh euh bah pas mal de fautes, il manquait même une majuscule à un début de phrase... Pour l'inversion attation, c'est "Va-t-elle" et non "Va-t'elle", et je suis pas absolument certain de ma conjugaison sur "Ce moment tant attendu, et finalement inattendu nous ravit tous." (en revanche je suis certain que ce n'est pas un s.) Et selon moi "Mon cœur bat pour elle, comme une ferveur nouvelle." ça veut rien dire, il faudrait mettre "comme animé d'une ferveur nouvelle", parce qu'une ferveur ça bat pas spécialement a priori :D
Sinon le frag en lui-même je reconnais bien Alex là-dedans, c'est tout à fait lui de prendre autant à coeur un tel évènement ! Bon après je trouve que autant c'est fantastique pour elle et ses proches qu'elle soit libre, autant je vois pas vraiment ce que ça change dans la balance mondiale de la liberté, la sienne à elle, quand tant de gens par ailleurs restent prisonniers, exploités, dominés... | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #124 – Quand mes prières sont entendues 04.07.08 17:09 | |
| D'accord avec Alsciau, mais j'ai pas osé le dire de peur de provoquer un tollé général. | |
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Alhena
| Sujet: Re: Fragment #124 – Quand mes prières sont entendues 04.07.08 22:16 | |
| Beau fragment. Merci de parler de cet évènement. D'où je travaille, je n'ai pas accès aux nouvelles, bien que j'avais entendu parler de cette libération. Merci donc, ça me donne un peu plus de détails! ^^ | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #124 – Quand mes prières sont entendues 05.07.08 16:22 | |
| J'ai de la chance alors, parce que je m'en voulais de ne pas pouvoir en avoir dit plus par manque de temps. Et dsl pour les fautes. | |
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| Sujet: Re: Fragment #124 – Quand mes prières sont entendues | |
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