Fragment #25 - Une enfance retrouvée au quatre-vingt sixième étage

Du quatre-vingt sixième étage, j’observe l’obscurité envahir peu à peu le ciel. Et le spectacle qui se déploie sous mes yeux est à couper le souffle. Les bâtiments qui me semblaient immense vu d’en bas, bien que désormais minuscules, n’ont pas perdu une parcelle de leur prestige. Grandiose. Et l’on peut même apercevoir ces innombrables taxis jaunes parcourir la ville dans leur course folle. Etonnant. Les lumières scintillent de mille feux. Éblouissant. J’en ai la gorge serrée. Mon I-Pod dans les oreilles, bercée par la douce mélodie de Justin Timberlake, All over Again, New York s’expose sous mes yeux fascinés. Et ce moment me rempli d’une émotion intense. Des larmes s’amoncellent aux bords de mes yeux et je ne peux les contenir. On m’en avait parlé et vanté la beauté mais jamais je n’aurais pu imaginer. Jusqu’à cet instant. Je n’ai de cesse de me promener autour de l’observatoire de l’Empire State Building. Et pourtant le froid est bien présent, mais le vent violent et glacial qui brûle ma peau ne dépréciera pas ce moment. Mes yeux n’ont pas fini de s’émerveiller. Terry me tapote sur l’épaule me ramenant à la réalité. Elle me sourit. Cela faisait une éternité que je n’avais pas vu ce sourire. Enjoué, enfantin, apaisé. Et je me rends compte, étrangement, que tout le monde autour de nous arbore ce même sourire. Un retour à l’enfance, où tout est synonyme d’émerveillement.
Cela fait plus d’une heure que nous sommes là à nous imprégner de la magie du lieu. Et j’ai du mal à m’en aller. Parce que, ici, la tête dans les étoiles, les yeux éblouis de tant de splendeur, je peux rêver…