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 Fragment #21 - It's raining, man

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Aldébaran

Aldébaran



Fragment #21 - It's raining, man Empty
MessageSujet: Fragment #21 - It's raining, man   Fragment #21 - It's raining, man Empty09.04.08 23:34

Jeudi 29 juin 2006
Chenôve

Il est trois heures du matin. Jeudi vient à peine de commencer, et ma souffrance le suit. Ma souffrance de ne pouvoir être avec toi vingt-quatre heures par jour, ma Desdémone. La souffrance de n’être rien. Rien par rapport au monde, rien par rapport aux gens ; rien par rapport à toi, Alex, Dieu sur terre, et à toi, ma Julie que je n’arrive à oublier. Et tu ne fais rien pour m’y aider. Tu me tues à accepter mes baisers, mon amour, mon corps au creux du tien. Et tu me méprises, je le sais. Tu me méprises dans tes phrases, dans tes mots, dans chacun de tes regards, chacun de tes gestes ; dans chacun de tes oublis.
Je ne suis rien pour toi. Je ne suis rien pour moi.
Je descends dans la rue. J’enlève le loquet, j’ouvre la porte, je descend chaque marche l’une après l’autre et toujours mon pied qui caresse le bois de l’escalier. La pointe d’abord, effleurement passager, puis le coup de pied avec ardeur et le talon qui bouscule mon corps, le force à tomber encore plus bas. Marche après marche.
Je suis dehors. Il pleut à torrents. Je ne l’avais même pas vu de ma chambre. pas entendu cette violence sur les carreaux, cette marche funèbre nocturne. Cet hymne à ton non-amour envers moi, ma Julie. Et cette pluie violente, tonitruante, qui court dans les pavillons de mes oreilles, coule le long de mes paupières, assombrit et brouille mon regard. Ce regard déjà brouillé par mes larmes. Des larmes que je ne pouvais arrêter. Des larmes face à l’insanité du monde et des sentiments. Et de tout ce que je ne comprenais pas. Ce que je n’arrivais pas à comprendre. Et de tout qui brûlait ma tête, qui noyait mon cerveau.
Je me dis que cet amour est ridicule. Honteusement ridicule.
Je ne m’étais qu’à peine habillé pour sortir sous la chaleur. Et c’est mon T-shirt qui colle à ma peau maintenant, mon pantalon qui goutte. Mes habits ne me couvrent plus, tout est transparent. Mon corps se dessine sous mes vêtements qui collent. Et mon âme se dessine sous mon corps. Mon âme se transfigure : regardez-la sous cette pluie battante.
Mes larmes se mêlent à la pluie et plus rien ne distingue ma fureur de celle du ciel, ma douleur de ces nuages en deuils déchirés. Mes vêtements de deuil sont blancs. Et transparents. Mon sang est transparent, n’a aucun goût, sinon celui de l’eau du ciel et goutte de mes vêtements. Forme une flaque sur le sol.
Flaque de sang ou flaque d’eau. L’eau n’est-elle pas le sang de la terre ?
Je hurle contre le ciel. Qu’il m’explique où j’en suis. Pitié. Lui qui comprend tout. Moi qui ne sais rien.
Il pleut et mes larmes se mêlent à la pluie et mon corps danse sous la pluie et mes sentiments dansent avec mon corps et mon regard danse aussi avec lui et je pense je pense je ne sais plus m’arrêter de penser que Desdémone n’est rien que moi non plus que sous cette pluie même si l’on ne distinguait pas mes larmes on voyait ma douleur ma douleur et ma souffrance et mon incompréhension je tourne sur moi-même j’ai envie de danser sous la pluie de chanter même mais c’est ridicule de courir à perdre haleine courir jusqu’à m’écrouler par terre vomir mes boyaux de ne plus pouvoir respirer de ne faire plus qu’un avec l’asphalte de m’enfoncer lentement dans le bitume pour ne laisser que ma tête dépasser me faire décapiter par des voitures aux sirènes hurlantes et qu’elle roule sur des kilomètres jusqu’à heurter les pieds de ma Julie qui se mettrait à hurler du même coup et son hurlement se transformerait en tonnerre assourdissant et ses larmes seraient les larmes d’Echo la pluie du ciel douce amère.
C’est la fin. Je remonte à mon appartement. Je ne prends pas la peine de me sécher. Je m’écroule sur mon lit ; mes vêtements qui gouttent et souillent mon matelas, tombant jusqu’au sol.
Faites que tout cela ne qu’un mauvais cauchemar, qu’une mauvaise chanson beuglée par une vache liftée et cocaïnée.

Je m’endors. Un sourire effleure mes lèvres.
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Fragment #21 - It's raining, man
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