Dimanche 9 novembre 2008
à Plombières puis Dijon
La messe vient de se terminer, et tout en discutant j'ai raccompagné madame Rosevalde jusque devant chez elle ; à deux rues de chez moi. Elle me convie à prendre le thé en milieu d'après-midi. Je n'ai pas très envie. J'ai beau être seule désormais, je n'ai pas besoin d'être assistée par plus vielle et plus triste que moi.
« Je suis désolée, j'avais prévu d'aller faire un tour à la foire justement cet après-midi. C'est dommage.
- Oui d'autant plus que mes petits enfants doivent venir ce soir, alors je ne peux pas m'absenter trop longtemps. Il faut que je prépare le dîner, sinon je serais venu avec vous.
- Ne vous dérangez pas, ça ne me fait rien d'y aller toute seule.
- Vous êtes sure ? Ça me gêne.
- Oui, ne vous en faîtes pas. »
Je rentre et sors le rôti de la cocotte où il mijotait tranquillement depuis ce matin. Je me mets à table avec un verre de rouge. Un Marsannay délicieux qui accompagne très bien mon plat. Que vais-je faire cet après-midi. J'ai un peu de repassage à faire, mais le courage m'en manque. Et si j'allais réellement à la foire. Pourquoi pas. C'est parti.
Vu le peu de places pour se garer à l'extérieur, il doit y avoir du monde à l'intérieur. Dimanche pluvieux oblige, la majorité des gens a choisi une activité d'intérieur. Et si cette activité peut réchauffer et faire voyager au soleil c'est encore mieux. Cette année c'est la Thaïlande qui est l'invitée d'honneur de la foire gastronomique de Dijon. Je commence par faire la queue à l'extérieur, puis j'infiltre la masse de gens en mouvement qui se déplace de façon désordonnée à l'intérieur du Palais des Congrès. Je rejoins le premier niveau, là où s'étendent tous les exposants de nouveautés. Pour la plupart inutiles. Vous avez besoin d'un balai capable de retenir la saleté sur des lingettes lavables ? Ce monsieur ne vous dit pas dans sa présentation que vous possédez déjà chez vous un outil plus durable, plus efficace, et moins cher : un serpillère. Vous cherchez un faît-tout avec neuf compartiments dans lequel on peut cuire sans mélanger les odeurs ni les saveurs une viande, deux poissons, trois féculents et trois légumes différents. En plus tout vos aliments sont cuits sans aucune graisse par la simple chaleur de la vapeur d'eau. Mais à moins d'appartenir à une famille de treize lipophobes affamés, il n'y a aucune raison d'acheter cet ustensile qui permet de cuire en une seule fois plus de nourriture qu'une famille de quatre personnes n'en mange en une semaine. Vous pouvez également commander des outils dont on vous vante les mérites mais pas l'utilité ; des habits - taille unique – qui vous vont comme un gant et dans lequel vous ressemblerez à une moufle ; des accessoires de jardins à mettre sur le balcon de votre immeuble ; et bien sûr des valeurs sûres telles que des caisses de champagne, des poêles Téfal, etc... Je n'achète jamais rien, mais j'aime bien regarder les nouveautés, regarder les femmes convoiter les accessoires hors de prix, regarder les hommes avoir honte de désirer ce qu'on leur propose, et regarder tout ces gens qui ont acheté ce qu'on leur a vendu, et non ce dont ils avaient besoin.
Je sors ensuite près des stands à bestiaux. Évidement, dans notre région c'est les charolaises qui ont la côtes, mais les enfants aiment également les vaches avec de multiples couleurs et de grandes cornes.
Je délaisse les moutons, porcs et autres poulets pour terminer ma visite parmi les stands de nourriture. La moitié sont thaïlandais, les autres offrent pour la plupart des mets typiques des différents régions françaises. De la fondue au cassoulet en passant par le boudin au pommes et la choucroute. Mon plaisir ne sera pas dans l'excès de victuailles, je me contenterai d'un croque monsieur. C'est ma foire à moi. Je n'en mange qu'un par an, et c'est à la foire.
Voilà un bon dimanche de passé. Avant de retourner travailler demain, mon repassage me tiendra compagnie devant la télévision ce soir.