Procyon
| Sujet: Fragment # 162 - Un jour se lève 25.11.08 21:11 | |
| Mardi 25 novembre 2008 à Villeneuve-Saint-Georges 8h25. Le fort se réveille dans le froid de la nuit, un jour nouveau naît dans la pudeur du matin, le soleil apparaît plus pâle et plus frêle encore qu'hier. Nous sommes sur la pente descendante qui mène à l'hiver. La fenêtre du dortoir est notre échappatoire vers le monde extérieur. Nous avons couru une bonne partie de la nuit, fusil sur l'épaule, sac sur le dos, ceinturon sur les hanches, nous avons gagné le droit de dormir jusqu'à neuf heures. Mais je n'arrive plus à dormir. Non pas que je ne sois pas fatigué. Mais les quelques rayons du soleil sont venus chatouiller mes paupières, et je me suis rendu compte, peut être pour la première fois qu'il y avait une fente dans le volet. Je suis seul, debout dans le dortoir endormi. Pas un bruit à l'intérieur, il n'y a que le lointain bourdonnement des automobiles à l'extérieur, et mes pieds légers sur le plancher craquant. Les trois radiateurs muraux et les douze bouillottes humaines ont protégé -pour la fin de la nuit- mon corps du froid. Je n'ai presque pas eu besoin de ma couverture. Mais lorsque je plaque ma main contre la vitre, la condensation me rappelle l'hostile froideur du dehors. Je laisse pourtant ma paume collée sur le verre glacé. Le froid transperce ma peau, traverse mes veines, monte en moi. Je frémis. Derrière ils se réveillent un à un, je me retourne de temps en temps. Certains se lèvent pour aller aux toilettes, certain se forcent à se rendormir. Moi j'ai ouvert entièrement le volet et je regarde par la fenêtre. Je ne vois que la cour de garde en contrebas. Au loin seulement s'étend la ville. Je crois deviner la tour Eiffel. Je crois. Ce doit être mon imagination. Rémi se réveille doucement derrière. Il descend et vient, les yeux à demi ouverts, me serrer la main. Rémi dort dans le lit superposé au dessus du mien. Je suis bien tombé ; il ne ronfle pas et ne bouge pas trop. Il parle juste avec un fort accent savoyard qui colle parfaitement avec son caractère d'ours mal léché. Il est plus âgé que moi, je crois qu'il a vingt-quatre ans. Il ne parle pas beaucoup. Il me semble que je suis le seul à qui il ait déjà adressé la parole juste pour parler, discuter. Sa montagne lui manque, sa femme lui manque, ses brebis lui manquent, mais il est décidé à aller jusqu'au bout. Et dans cinq ans, quand il sortira d'ici, il pourra vivre chez lui, avec sa femme et ses brebis. Retourner à sa vie. Je ne comprends pas trop pourquoi il est venu ici. « Au petit déjeuner ! » Je sursaute. Un adjudant vient de faire irruption dans la chambre. L'horloge au dessus de la porte qu'il vient d'ouvrir affiche neuf heures pile. « Allez bande de feignasses, dans cinq minutes je veux voir tous les lits défaits et les draps pliés en carrés. Exécution ! » Je regarde Rémi, souris, et exécute.
Dernière édition par Procyon le 26.11.08 20:20, édité 2 fois | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment # 162 - Un jour se lève 25.11.08 21:17 | |
| Quelle horreur :/
(fais gaffe Pro, tu nous as fait une avalanche de fautes, encore une fois) | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment # 162 - Un jour se lève 25.11.08 21:55 | |
| J'en ai trouvé très peu :( | |
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Alhena
| Sujet: Re: Fragment # 162 - Un jour se lève 26.11.08 2:50 | |
| Ben, je viens de voir "hanches". Sinon, bon frag. Mais c'est vrai, ça, s'il est déjà berger, pourquoi est-il là? | |
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Alsciaukat
| Sujet: :) 26.11.08 18:51 | |
| Argh, c'est quoi cette ambiance >_< Qui peut supporter ça ? ^^' | |
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| Sujet: Re: Fragment # 162 - Un jour se lève | |
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