Altaïr
| Sujet: Fragment #477 - Là où le feu a brûlé mes souvenirs, les souvenirs renaissent 06.12.08 15:41 | |
| Samedi 6 décembre 2008 à Paris « Quand je suis arrivé à l'université à Dijon, en première année de Lettres Modernes, mes amis du Lycée se sont dispersés et je me suis retrouvé tout seul. Ensuite, j'ai fait la connaissance d'une fille de ma promo, Maya Sélim, qui m'a présenté à son frère, Sethi. Ils m'ont intégré dans leur « Clan », comme ils l'appelaient. On était six : Maya, Sethi, Sylvia, Martin, moi, et Piotr, le frère de Sergueï. On passait notre temps à boire, à se droguer, à coucher ensemble, on se disait qu'on était plus beaux et plus intelligents que tout le monde, on détestait les gens, on cultivait la décadence et on adorait ça : se sentir au bord de la rupture avec la vie. Et puis j'ai rencontré Laura, ta Laura, Simon, et je suis tombé amoureux d'elle et on a commencé à sortir ensemble, et c'était génial, mon premier vrai amour, parce que jusque là y avait eu Nicole au lycée, mais c'est tout, et puis le sexe avec Sethi surtout. Sauf que le Clan, et plus particulièrement Maya et Sethi, ne voulait pas que je me sépare d'eux pour une fille, et ils ont tout fait pour casser notre relation. Et ils ont réussi, au final, mais je n'ai pas pu les rejoindre pour autant. Du coup, le Clan s'est brisé, laissant chacun partir de son côté. Je ne sais pas ce qui est arrivé à Martin, mais Piotr est devenu un skinhead complètement cinglé, et aujourd'hui il est en prison et séropositif, Sylvia aussi est séropositive, et droguée, et alcoolique, et je crois même qu'elle se prostitue. Et moi je suis schizophrène. J'ai développé des personnalités qui ne sont pas moi et qui peuvent prendre le contrôle de mon corps. C'est ce qui s'est passé en juin dernier. C'est à cause de ça que j'ai mis le feu à l'appartement au Kremlin-Bicêtre, puis que je suis parti en Espagne. Si ça peut vous rassurer, je prends des cachets. Et je sens que c'est derrière moi, tout ça. J'ai revu Maya, c'est elle qui tenait la boutique, et elle a changé, elle aussi. Elle est devenue calme, posée, stable. C'est peut-être une expérience de jeunesse et rien d'autre, mais à mes yeux, c'est surtout un moment clé de ma vie, quelque chose qui fait qu'après ça c'est difficile de se reconstruire. » Juliette et Simon m'ont écouté parler, dans le métro, sans m'interrompre une seule fois. J'avais un peu préparé mon discours, je l'avoue, mais l'idée de tout leur avouer me paraissait aussi effrayante que nécessaire. Si nous sommes amis, ils doivent connaître la vérité. Une fois encore, Juliette se met à pleurer, elle se lève et vient s'asseoir à côté de moi pour me serrer contre elle, et Simon pose sa main sur mon genou et le serre fort, en me regardant droit dans les yeux. Je sens moi-même des larmes me brûler la vue. « Bon, allez, on a un chat à récupérer, je lance, essayant de sourire pour dissiper notre émotion. » Nous descendons du métro et prenons le chemin de mon ancien appartement, l'appartement de Nathan. L'immeuble est encore noirci par les flammes qui l'ont dévoré. Je me rappelle de quelques images, quand je me suis échappé, et que ce pompier -le frère d'Alex et Laura ?- a essayé de me retenir. Nous allons frapper à la porte d'Elisabeth, une des trois Grées, mes vieilles voisines que j'appréciais tant. C'est à elle que j'avais confié la garde de Sa Majesté, mon précieux Maine Coon, le cadeau de mes parents pour Noël, peu avant l'incendie. « Qui est là ? crie une voix derrière la porte. - Julian Mahogany, votre ancien voisin, je réponds. » La porte s'ouvre aussitôt, laissant apparaître Elisabeth, yeux écarquillés, et Sa Majesté, mon chat, qui se faufile aussitôt dans le couloir et vient se frotter dans nos jambes. « Eh ben ça alors, dit la vieille femme, je me demandais si tu avais existé, vu la façon dont tu as disparu... - Et je suis bien là, Elisabeth, je viens récupérer mon chat. - Oui, je m'en suis douté. Vous prenez le thé avec moi ? - On ne peut pas rester, désolé, Simon travaille cet après-midi et je dois accompagner Juliette pour qu'on achète un routeur, pour l'internet. - Oh, très bien. Je te rends aussi sa cage, ça peut être pratique. » Je prends le chat dans mes bras. Sa Majesté ronronne à pleine puissance. « Oh, et tu avais laissé ça, aussi, dans ton appartement. Ca n'a pas été trop abimé par le feu. Tu veux le reprendre ? » Elisabeth me tend le petit encrier de verre, noirci et irisé à la fois. | |
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Alhena
| Sujet: Re: Fragment #477 - Là où le feu a brûlé mes souvenirs, les souvenirs renaissent 06.12.08 17:34 | |
| C'est cool que Julian est été hoinnête, même si effectivement ça devait être difficile. Et puis, ça doit lui faire plaisir d'avoir récupéré son chat ^^. | |
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Alsciaukat
| Sujet: :) 07.12.08 3:32 | |
| Tout pareil qu'Alhena ^^ Et puis le cendrier noirci... | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #477 - Là où le feu a brûlé mes souvenirs, les souvenirs renaissent 07.12.08 3:59 | |
| Encrier, Alsciau, encrier | |
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Alsciaukat
| Sujet: :) 07.12.08 17:06 | |
| Bwarf XD Trop de lettres en commun, je sais pas à quoi je pensais en écrivant ça ^^' | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #477 - Là où le feu a brûlé mes souvenirs, les souvenirs renaissent 07.12.08 17:12 | |
| A un cendrier, vraisemblablement ^^' | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #477 - Là où le feu a brûlé mes souvenirs, les souvenirs renaissent 07.12.08 22:30 | |
| Ah oui, cool pour l'encrier. Mais même remarque pour le chat.
Et grrrr :x "Je me rappelle de quelques images." On se rappelle quelque chose ou quelqu'un et on se souvient de quelque chose ou de quelqu'un. Mais on ne dit pas "se rappeler de". Puisque le verbe rappeler est transitif direct. (:lol:) | |
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| Sujet: Re: Fragment #477 - Là où le feu a brûlé mes souvenirs, les souvenirs renaissent | |
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