Samedi 13 décembre 2008
à Plombières les Dijon
Silence ça pousse vient de commencer. Je monte le son du téléviseur. Ce ne sont pas les plantes que je veux écouter pousser sur France 5, mais le présentateur qui parle loin de la caméra. C'est comme ça toutes les semaines. De plus il y a le bruit du fer à repasser qu'il faut couvrir.
Jean-Pierre est en train de jouer avec un coin du tapis du salon. Tant qu'il ne l'abime pas je ne lui dis rien.
Il descend lourdement les escaliers. Mon benjamin pointe le bout de son nez les yeux à peine ouverts.
« Bonjour maman.
- Bonjour Alexandre. Tu as bien dormi ?
- Oui. Mon matelas est bien plus confortable que celui de la caserne. Il reste du café ?
- Oui, j'en avais fait un peu plus puisque je t'ai entendu rentrer cette nuit.
- Je t'ai pas réveillé j'espère. Parce qu'il était tôt dans le matin.
- Je dors mal tu sais. Mais, viens on va discuter dans la cuisine. »
Je lui fait sert son café que j'avais gardé au chaud dans une bouteille thermos.
« Tu veux une tartine ? »
Je lui beurre une tartine. Je lui en tartine une autre avec de la confiture. « C'est de la confiture d'Intermarché, parce qu'il n'y en a plus de celle de mamie. »
« Ça se passe bien là-bas mon chéri ? »
« Tu reveux une autre tartine ? »
« Tu as besoin qu'on aille t'acheter de nouveaux habits ? »
« Tiens le coup, c'est bientôt la fin. »
« Tu repars demain ? »
Je fais la vaisselle pendant qu'il part se laver et s'habiller.
Que je suis heureuse de voir mon fils. Il rentre ce weekend mais il ne rentrera que le 25 la prochaine fois. Il ne sera même pas présent pour le réveillon. J'espère que mes autres enfants seront là. Ils ne m'ont toujours rien dit. Nous faisons une partie de Scrabble. C'est moi qui l'ai proposé.
Il regarde sa montre et s'excuse en se levant. Il va manger chez Melissa. C'est normal. Je ne peux pas l'accaparer le peu de temps qu'il rentre.
« Tu veux emmener quelque chose ?
- Non c'est bon. Merci maman. »
« A plus tard » ajoute-t-il après avoir déposé un baiser sur ma joue.
Je le regarde partir avec la voiture de son père ; s'éloigner et disparaitre au bout de la rue. Jean-Pierre vient se frotter contre mes mollets tandis que je continue de regarder la rue où plus rien ne bouge.