Fragment #26 - Pénitencier

Oui, allez-y, enfermez-moi, avec une porte blindée, des menottes aux poignets, avec un codétenu dans un pyjama orange carcéral ou bleu criminel, un type avec une pomme d'Adam bien épaisse, de grands pieds nus et de grandes mains puissantes, un type au crâne rasé qui me regarderait d'un air dur, avant de profiter de ces chaînes, de ce bâillon, pour mieux me frapper, me cracher dessus, me tirer les cheveux. Ici, personne ne m'entendra crier, dans ma cellule fermée, cadenassée, métallisée. Ici il n'y a pas d'odeur. Le lit, le sol, les murs, rien ne sent. Tout est neutre. Alors ton odeur d'homme qui s'excite sur moi, qui te frotte contre mes fesses, comme ça, avec cette raideur entre tes jambes, ton odeur, oui, elle me prend au nez. Une odeur forte, masculine. Une odeur d'animal sauvage qui vient m'imprégner les narines. Tu as baissé ton pantalon, et le mien. Tu me rentres dedans, violemment, et ça fait mal, et je voudrais hurler, mais ma bouche est scellée, un autre détenu y a enfoncé sa bite énorme et il va et vient jusqu'au fond de ma gorge. Oh le pauvre petit Lilian qui se fait baiser dans le pénitencier. Après vous, il y aura d'autres garçons. Des dizaines et des dizaines. Ils vont tous me passer dessus, tous les détenus, avec leur membre viril. Ca les défoulera, et ça me plaît. Allez, plus fort. Faites de moi votre moins que rien, je veux que vous me crachiez du sperme au visage, que vous m'en fassiez bouffer, je veux que ce soit un cauchemar, vous sentir transpirer sur ma peau et votre sueur se mêler à la mienne. On me traîne en laisse d'une cellule à l'autre. On me fouette. Mes fesses deviennent rouges, et mes joues aussi, à force d'encaisser les gifles. Ils m'attachent comme un écartelé, ils me violent, ils me défoncent. Allez-y, déchirez l'image du petit garçon bien gentil, faites en une boule et hop, la salope, à la poubelle. Je ne veux pas être lisse, comme ça, tout le temps. Je veux que ça pue le mec, que ça brûle, que ça gémisse avec une voix rauque, érotique. Je veux vous entendre rire en me regardant comme ça, à quatre pattes, le cul en l'air, meurtri. Contraint à attendre que le calvaire ne recommence encore et encore.

Où suis-je ? Je titube. Je n'aurais... je n'aurais pas dû. Il doit y avoir bien plus d'alcool que de sang dans mes veines. Non... qu'est-ce que j'ai fait ?
Je m'écroule.