Lucida Cymbae
| Sujet: Fragment #4 - Que la neige peut être douce... 20.12.08 15:56 | |
| Samedi 20 Décembre 2008 A Bruxelles Je suis dans mon lit, et j’ai chaud, très chaud. Des gouttes de sueur perlent sur mon front, j’ai horreur de ça. Je suis nue, face au plafond, et je sue. J’ai envie d’appeler Gabrielle, qu’elle me donne un médicament, qu’elle s’occupe de moi, mais son copain est arrivé dans la nuit, j’ai entendu la porte d’entrée, et je voudrais pas les déranger… Pourtant, ça ne va vraiment pas. Je suis sûre que c’est à cause de la mort d’Antoine, de toute façon, tout est la faute d’Antoine. Je le déteste, je le hais. Tout ça c’est sa faute. Je ne suis pas coupable, c’est faux. C’est lui… Nous devrions lui infliger la peine capitale… Mais il est déjà mort. J’espère qu’il souffre, je serais même tentée de croire en Dieu juste pour me rassurer en me disant qu’il brûle à jamais en enfer. Tout est de sa faute, il m’a détruite moi et les miens. Et je sue, et j’ai mal... Le jour se lève petit à petit. Depuis combien de temps suis-je là ? Je sors de ma douce léthargie et me lève. Je titube un peu au début, mais ça va. Je retourne vomir. Quand j’ouvre les volets, il y a de la neige. J’adore la neige, alors j’esquisse un léger sourire. J’enfile un boxer et un débardeur. J’ai la bouche pâteuse, et un gout de vomi à l’intérieur. Je vais dans la cuisine boire un verre d’eau. Tim est là, avec une tasse de café dans la main. « J’vais fumer dans ma chambre, tu veux venir ? » Curieuse, je le suis. Dans sa chambre règne une odeur d’herbe, une odeur que je connais bien. Je fronce les sourcils mais il ne s’en rend pas compte. Sur la table, à côté d’un pochon de weed à moitié vide, il y a un joint déjà roulé. Il l’attrape et l’allume. Il est quand même sacrément beau mon frère. Je m’allonge sur son lit, il sent mauvais, il y a une odeur de sexe là dedans. « Tim, pourquoi ton lit sent-il le cul ? - Merde… Euh… Bah mon plan cul est venu en douce cette nuit… Le dit pas à Gaby, elle veut plus la voir chez nous. - C’était ça la porte à deux heure et demi ? - Oui, tu l’as entendue ? - En fait je pensais que c’était le copain de Gabrielle. - Ah non, lui il ne vient pas à la maison. Tu en veux ? » Il me tendait le joint. Je déglutis ma salive avec difficulté… Tu peux le faire Lena, tu peux dire non… Il te suffit de… Mais j’ai déjà l’objet dans la bouche. La fumée que j’aspire me rend sereine. Je sais que je n’aurais pas du mais… C’est tellement bon, c’est tellement moi… Quand je sors de la chambre, Tim est endormi sur son lit, complètement raide. J’essaye de me souvenir du moment où il m’en fallait si peu pour être défoncée. Je vais prendre une douche, en sortant j’ai de nouveau très chaud. Vraiment très chaud. C’est infernal. Je plonge la tête dans l’eau froide et ouvre les yeux. Je me souviens, quand j’étais petite, j’essayais de me noyer, pour voir ce que c’était la mort, mais je sortais toujours la tête de l’eau, parce que j’avais quand même peur. L’oxygène commence à me manquer. J’ai le tournis, c’est agréable. Je dois avoir l’air sacrément bête la tête plongée dans le lavabo plein, mais c’est pas grave. L’eau froide me brûle les tympans. Et d’un coup, je me mets à vomir. Je sors la tête de l’eau, j’en ai partout. L’odeur me donne envie de me tuer. Je suis tellement ignoble, tellement sale. Je reprends une douche, énervée. Il va falloir que mon estomac se calme, je n’ai même pas mangé. Dans le couloir, j’entends que Gaby et Tim se dispute dans la chambre de mon frère, alors je m’assois par terre et écoute. J’ai toujours été furieusement curieuse, trop peut être… Gaby semble être hors d’elle. « Tu m’avais promis que tu ne la voyais plus ! Et tu la fais entrer en douce chez moi ! - Je vois qui je veux, calme toi… - Elle te tient par la queue cette pute c’est moi qui te le dit ! - Pfff, t’es pas ouverte d’esprit Gab’ ! - Et regarde toi t’es défoncé ! - Ouais, je sais, tu devrais fumer un peu, tu serais plus cool. - Tu finiras comme Lena ! - Bah moi je la trouve très bien Lena. - Ouais, c’est cool, elle a tué Maman, est devenue une loque, et tu veux faire pareil ! Petit con va ! Tu ne sais rien alors tu fermes ta gueule et tu la regardes comme si c’était une reine ! Petit con ! va te faire foutre ! J’en ai assez de vous tous ! » Elle sort de la chambre, claque la porte, puis me vois. Elle reste interdite. Je me lève avec difficulté. « Je crois qu’il n’y a plus rien à dire. Je vais prendre une chambre d’hôtel, puis je retournerai à Montpell… - Non, Lena, j’ai dis ça parce que j’étais en colère… je… » Timothée sort à son tour de la chambre, il a les yeux rouges, mélange de joint et de larmes je suppose. Il s’avance vers moi. « C’est vrai ? C’est à cause de toi que Maman est morte ? - Non, Maman avait un cancer… C’est juste ça qui l’a tuée… - Tais-toi Gaby ! Oui… C’est à cause de moi que Maman est morte. Je l’ai tuée par ma connerie. Quand elle est tombée malade, je suis partie de la maison, j’ai fais n’importe quoi, et je ne suis jamais revenue. Alors elle ne s’est pas battue, elle s’est laissé mourir. Et elle est morte. - Non c’est faux… Lena tu n’as pas… - Tu as tué Maman… - Oui, maintenant tu as le droit de me frapper Tim. - Tu ne mérites même pas qu’on te touche… » Il fait volte face, retourne dans sa chambre, et claque la porte à son tour. Je souris à Gabrielle, qui commence à pleurer. « Je vais préparer mes valises. » Une fois dans ma chambre, la fièvre me prend plus fort. Je me déshabille complètement et ouvre la porte fenêtre qui donne sur la terrasse. Je n’en peux plus, même la neige accumulée sur le sol en béton me semble à peine rafraichissante. Je m’allonge, et ferme les yeux. On frappe à ma porte, mais je suis incapable de bouger. Je me rends compte que la seconde qui vient de passer a peut être duré plus longtemps qu’une seconde. J’entrouvre les yeux, on frappe toujours dans la chambre. La porte s’ouvre, Gabrielle et Tim entre dans la chambre. Ils m’appellent, mais je ne sais pas répondre. A présent j’ai froid, vraiment très froid. Tim me voit, il court vers moi. Je referme les yeux. Je sens qu’on me soulève, que l’ont me gifle. J’ai froid…
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #4 - Que la neige peut être douce... 20.12.08 16:05 | |
| Wow Prenant, et très très beau, ce frag... Pauvre Lena, pauvre famille...
J'ai repéré deux trois fautes : - Il me tendait le joint. > pourquoi un passé au milieu de tout ça ? :D - Gaby et Tim se dispute - va te faire foutre ! > majuscule en début de phrase ^^ - Elle sort de la chambre, claque la porte, puis me vois. > un t à voit :)
Et j'ai corrigé la MEP, mais juste pour info (je sais, c'est chiant, mais au début, c'est normal :D ) il faut justifier le texte du frag (cad l'aligner à gauche ET à droite), et pas de majuscule au "à" de "à Bruxelles" (et pas de point après Bruxelles, non plus).
Mis à part ça, j'attends la suite avec une féroce impatience !!! | |
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Alhena
| Sujet: Re: Fragment #4 - Que la neige peut être douce... 21.12.08 20:39 | |
| Mais pourquoi nos persos sont-ils toujours des êtres torturés?!!! Enfin, très bon frag, même si ça fait mal au coeur tout ça. | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #4 - Que la neige peut être douce... 21.12.08 20:45 | |
| Parce que ça rend les intrigues plus intéressantes, Alhena | |
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Bételgeuse
| Sujet: Re: Fragment #4 - Que la neige peut être douce... 22.12.08 1:52 | |
| Ptain, quelle famille de fous !!!! :affraid: J'adore, c'est vivant, c'est tremblant, effrayant, attirant.... Je veux la suite !!!!!! | |
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| Sujet: Re: Fragment #4 - Que la neige peut être douce... | |
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