Lucida Cymbae
| Sujet: Fragment #5 - Le virus. 21.12.08 17:20 | |
| Dimanche 21 décembre 2008 à Bruxelles J’ouvre les yeux, tout est blanc. L’odeur me fait vite comprendre l’endroit où je suis et je me mets sur mes avant-bras avec rapidité. J’ai toujours détesté les hôpitaux. Gabrielle est assise sur le fauteuil à côté du lit où je suis allongée. Elle me regarde, avec un sourire triste. « Ne t’en fais pas le médecin doit ramener tes examens dans l’heure, on va savoir ce que tu as. - Où est Tim ? - Il est parti boire un café. - Mais… - Ne t’en fais pas ça ira. « Tim ne tarde pas à revenir, et il se précipite vers moi. « Ca va ? Tu te sens bien ? Tu m’as sacrément fait peur ! - Oui ça va… Je suis un peu fatiguée, c’est tout. - Ca faisait une bonne demi-heure qu’on frappait à ta porte, on a cru que tu étais partie et on est entré… Heureusement que je t’ai vue. » Oui, heureusement qu’il m’a vue… Son visage est crispé, je vois qu’il est inquiet. Je ne sers donc qu’à ça… Rendre ma famille malheureuse. Pourtant avant ce n’était pas comme ça. Mon père adorait me regarder lire, j’ai toujours aimé lire, et j’ai su très tôt… Il était très fier. Puis quand j’avais six ans, ma mère m’emmenait aux petits rats. Je me souviens qu’elle venait toujours en avance pour venir me chercher, juste pour me voir danser dans mon tutu rose. Je suis coupée dans mes pensées par le docteur qui entre. Ils ont tous le même air grave dans leurs blouses blanches. Gabrielle se lève. « Alors quel virus nous a-t-elle attrapé ? Vous savez quand on vient de Montpellier le changement de climat est difficile… - Ce n’est pas une question de climat mademoiselle, puis les bébés ne sont pas des virus. » Je le regarde, incertaine… Il n’a pas… Non, c’est impossible. « De plus je crois que pour cet enfant, il serait mieux que Mademoiselle Doegh cesse la drogue, ça pourrait rendre la grossesse difficile et vous mettre en danger tous les deux. « Je le regarde, toujours sous le choc. Les mots ne viennent pas. Ma gorge ne veut pas se délier. Je réponds enfin au regard des personnes dans la pièce. « Je ne cesserais rien du tout pour cet enfant, je n’en veux pas, je veux avorter. - Mademoiselle, on n’avorte pas au bout de cinq mois. - CINQ MOIS ? « Je n’ai pas pu m’empêcher de crier… Le test que j’avais fait était négatif, et le médecin l’avait expliqué par mes drogues et ma mauvaise alimentation. Je reste muette. Les autres parlent mais je ne peux plus prononcer un seul mot. Je vois Gabrielle s’énerver, Tim semble triste, et moi je me tais. Les questions du médecin ne me font pas sortir de mon mutisme et il finit par s’en aller. Ma sœur, sort, elle aussi de la pièce. Je me lève, doucement, et enfile mes habits un par un. Tim me regarde sans rien dire. Il me laisse partir, il sait où je vais, et pourquoi. Je m’éclipse de l’hôpital avec agilité. Dans le tram, direction la maison, un adolescent s’approche de moi. « Hé ! Mam’zelle ! T’as pas une clope s’t’euplait ? - Non, désolée. - Hé, t’sais que t’es charmante ? - Hé t’sais que t’es pathétique ? - Oh doucement meuf ! J’te tape gentiment la discute, tu vas pas chercher la misère quand même ? - Fous-moi la paix où je te pète le nez sale rat. - Hé pétasse ferme ta gueule de clocharde ! « Cet énergumène m’attrape le bras. La colère s’empare peu à peu de ma personne. Je l’attrape à mon tour, lui coince le bras derrière le dos d’une main et de l’autre lui cogne violement la tête contre la porte du tramway. Je le tire par les cheveux pour ramener son visage face au mien. « Ecoute moi bien cafard, des clopes j’en ai mais c’est pas à toi que j’en donnerais. Fallait pas m’énerver fillette ! Moi je vais t’apprendre la loi de la rue, la loi française de la violence, et tu vas t’en souvenir ! » Je lui éclate de nouveau la tête contre la vitre, il y a du sang partout cette fois. Je le lâche et il s’écroule sur le sol. « Je t’avais dis que je te pèterais le nez si tu ne me lâchais pas, c’est fait maintenant. Vois le côté optimiste, tu vas pouvoir faire de la chirurgie esthétique remboursée par la Sécu, tu pourras ravaler ta face de petit con. « Le tram s’arrête, c’est mon arrêt. Je remarque que la rame est silencieuse et avant de sortir je regarde les passagers. Tous me regardent, bouche ouverte. J’entre dans la maison, les clés de voiture de Nathan sont toujours au même endroit, je les attrape et rejoins le véhicule dans le garage. Une fois sur le siège j’allume le contact et ouvre la porte du garage, avec la télécommande automatique. Une fois dehors, je ne peux m’empêcher de prononcer son nom. Antoine. J’accélère. | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #5 - Le virus. 21.12.08 17:30 | |
| Aïaïaïe ! Pas cool notre Lena, elle sait se défendre ! Elle a dû en vivre, des trucs, à Montpellier, pour en arriver là... Et il est de qui, ce bébé ? Antoine ?
Raaah ce suspens ! | |
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Tureïs
| Sujet: Re: Fragment #5 - Le virus. 21.12.08 17:45 | |
| Trop bien ce fragment!!! Le précédent également, la suite, la suite! ps: les français sont plus violents que les belges? | |
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Alhena
| Sujet: Re: Fragment #5 - Le virus. 21.12.08 20:42 | |
| Wow. Je me suis retrouvée bouche bée comme les passagers du tram, dis donc. Bien joué! | |
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Bételgeuse
| Sujet: Re: Fragment #5 - Le virus. 22.12.08 1:57 | |
| Waaaaooooowwwwwww !!! Ca y est j'suis amoureuse, là Mais euh, qu'est-ce qu'elle fout, là ? Elle essaie d'avorter en provoquant un accident de voiture ?? Remarque, un bébé plein de drogue, ça doit pas être très beau à voir..... | |
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Miaplacidus
| Sujet: Re: Fragment #5 - Le virus. 23.12.08 2:47 | |
| J'ai rien d'autre à dire que : PutainPutainOhMonDieuPutain.
Génial ! | |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Fragment #5 - Le virus. 24.12.08 12:28 | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #5 - Le virus. 24.12.08 19:40 | |
| Vive les Bébés !! (Pro en mode romantiqe :heart:)
Mais c'est pas bien la violence !! | |
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| Sujet: Re: Fragment #5 - Le virus. | |
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