Bételgeuse
| Sujet: Fragment #18 - Un parfum de vacances 10.04.08 20:04 | |
| Dimanche 16 juillet 2006 à Dijon Son cristallin des verres qui s’entrechoquent. Le regard de mon ami-amant me fait oublier pendant un court instant la chaleur qui règne. Et si c’était lui, le monstre aux yeux verts dont parlait le vieux Willy ? J’imprègne mes lèvres de mojito. La saveur sucrée du cocktail se répand sur mon palet, le rhum titille mes papilles, une douce chaleur de fin d’après-midi passe comme un souffle sur mes épaules dénudées. Je ferme les yeux pour mieux profiter du moment, comme à chaque fois que je me sens bien. Je savoure la musique de ses mains sur son verre, de sa langue que j’entends passer sur ses lèvres, ces bruits, je les connais par cœur, je le reconnaîtrais les yeux clos parmi mille personnes, rien qu’au rythme de sa respiration. « On part tôt, je ne sais pas si ça vaut le coup de dormir… » Oh, une invitation. Lancée si délicatement je ne peux refuser. « On va à la gare comment ? Il y aura des bus ? - Oui, pas besoin de sortir la voiture… - Donc en effet, ça ne vaut pas le coup de dormir. » Je clos cette conversation avec un regard complice avant de replonger dans mon verre. J’adore ces moments où tout est dit (presque) sans mot, où l’on pense tous deux à la même chose, où l’on SAIT qu’on y pense tous les deux, et que par conséquent, un mot de plus serait de trop. J’adore aussi essayer de deviner dans son attitude ce qu’il prévoit pour ce soir, ce dont il a envie, à quelle position improbable il pense précisément au moment où il me jette un regard en biais. Je connais ses préférences depuis longtemps mais on essaie toujours de s’impressionner l’un l’autre avec de nouvelles idées. « Tu veux aller danser ? On repassera prendre les bagages. » Je sens rien qu’au ton de sa voix qu’il projette déjà de trouver un coin de piste tranquille. Et l’idée me plaît ! « Hummm… Ok ! » Je me lève à moitié, finis mon verre, puis ajoute : « Je vais voir ce que j’ai pris pour sortir ! » Il est dos à l’entrée ; en passant à côté de lui je me penche à son oreille et murmure, le nez dans son cou : « Demain c'est mon tour de t'étonner ! » | |
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