Procyon
| Sujet: Fragment #61 - Le parfum du silence 12.04.08 11:51 | |
| Mercredi 19 mars 2008 à Plombières-lès-Dijon 9h56. Je pousse pour la seconde fois la porte de cette auto-école située à moins de trois cents mètres de chez moi. Traversant le bureau dans un sourire ensoleillant cette journée où l'astre brûlant nous laisse geler par le vent, je file m'asseoir dans la salle de code. Me posant sur une chaise je m'apprête à la chauffer pour les deux heures à venir. Nous sommes cinq dans la petite salle. Dans la pénombre nos dix yeux sont rivés sur l'écran du téléviseur, où défilent les questions. Questions que je trouve des plus simples, pour la plupart, bien que je n'aies lu qu’à moitié le bouquin de code que l'on m'a remis lundi. Mon portable vibre. Un message. Je le lirai plus tard. Après vingt minutes de questions, le DVD continue de tourner, présentant cette fois les réponses. Chacune étoffée d'explications superflues. Une première erreur est à déplorer. La correction continue. Finalement elles ne sont peut-être pas superflues ces explications, et ces questions pas si simples. Dix-sept fautes. Sur un total de quarante questions, pas très reluisant. Elles sont mal posées, ces questions, aussi. Il va falloir que je m'habitue aux formulations ; et à regarder dans les rétros, dans tous les rétros. La lumière se rallume. Deux mecs sortent. Je sors mon portable, c'est Laura : Nous venons de monter le passage ou t'apparais. J’ai pensé à toi. Gros bisous frérot. En rentrant mon portable dans ma poche, quelques chose attire mon attention ; un parfum léger me chatouille les narines. Je le connais. Annabelle, lâché-je à demi voix prenant alors conscience du silence qui régnait dans la pièce. La fille aux cheveux longs qui vient de s'asseoir juste devant moi et qui sent si bon se retourne. Elle me regarde bizarrement puis se remet dans le bon sens. Tout ceci sans un mot. Je me sens bête. Cette fille je l'ai déjà vue dans le bus, elle n’a vraiment rien de particulier. Il est vrai que Plombières c'est pas bien grand. Sinon ce parfum. La pénombre reprend ses droits, et le silence avec. J'essaie de me concentrer davantage. De ne plus respirer de si près ses longs cheveux blonds. En tentant de repérer les pièges éventuels. Enivré par cette fille, son odeur, ses cheveux, je ne suis qu'a moitié la correction. Pourtant après correction, je n'ai que douze fautes à déclarer. Il y a du mieux, mais de là à appeler ça progrès… | |
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