Jeudi 22 janvier 2009
à Paris
18h16. Dans moins d'un quart d'heure j'ai terminé mon service. Je prévois d'emmener ma sœur au resto ce soir. Ce sera sûrement meilleur que la dernière fois que j'ai essayé de cuisiner. Laura n'est pas une experte, mais depuis que j'ai tenté ma moussaka elle a pris les commandes générales de la cuisine.
Tiririririririiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.............Évidement il fallait qu'il sonne celui là ! Je pose mon café sur le bar et je sors en courant de la salle de repos ; suivant les rangers de Valentin et Malaury. Lorsque je passe à côté de « la piste d'atterrissage » comme on l'appelle ici, Mohamed tombe sur le mini tapis, amortissant ainsi sa chute volontaire. Il lâche la barre et se dirige vers son vestiaire. Je prends mes affaires et saute à l'arrière en claquant la porte, le FOD démarre. Derrière nous, un VTU est engagé en renfort. J'entends Valentin parler à la radio.
« CODIS 75 - FOD2 Vieux-colombier nous rendons sur les lieux. Effectif 0.1.3. ... »
En face de moi, Malaury lutte contre la gravité, pour finir d'attacher sa veste de protection sans tomber. Sous mes pieds aussi le sol bouge. J'enfile une paire de gants en latex sous mes gants de protection. Mon équilibre précaire me force à m'asseoir. Mohamed n'est pas doux aux intersections. En regardant par la vitre arrière je m'aperçois que nous avons semé le VTU.
Nous arrivons sur place. Une vieille femme a appelé parce qu'un serpent serait enfermé dans sa salle de bain.
On monte les quatre étages à pieds : les pompiers ne montent jamais avec l'ascenseur. Plus par sécurité que par héroïsme, pour une fois. Nous trouvons sur le palier, notre vieille femme en robe de chambre.
Valentin s'adresse à elle :
« Bonjour Madame, c'est vous qui avez appelé les pompiers ?
- Oui. J'ai ouvert la fenêtre de la salle de bain pour aérer le temps que je fasse ma sieste. C'est sûrement à ce moment là qu'il a dû rentrer. Je suis sûr qu'il vient de chez la petite voisine du dessous. Elle s'habille tout le temps en noir. Elle est étrange. Une gothique je crois.
- Vous nous parlez de quoi madame ?
- Du gros serpent.
- Très bien. »
Puis, s'adressant à nous, encore essoufflés : « Malaury tu restes avec la dame, vous deux vous vous occupez de le récupérer, je m'occupe du propriétaire. »
On s'exécute. Nous poussons la porte d'entrée et pénétrons dans l'appartement. Les précautions que nous prenons ne sont pas pour me rassurer. Je n'aime pas trop ces bestioles. Les NAC sont un fléau, mais comme chaque fois, je prends sur moi. Nous trouvons la bête dans la salle de bain, cachée sous le chauffe-eau. Évidement, sortie de son terrarium elle avait froid. Ses écailles brillent avec la lumière. Il s'approche. Je recule instinctivement. Il change de couleur notre ami. Oui, c'est un caméléon ; il est loin le cobra royal que j'avais imaginé. Maintenant qu'il est repéré et que nous avons vu qu'il n'est pas en danger, nous redescendons chercher le matériel nécessaire. Valentin discute avec une jeune fille vêtue de noir devant une porte fermée.
On s'organise pour lui tendre un mini piège. Il faut bien l'attraper d'une manière ou d'une autre. J'aurai en charge de le faire sortir de l'espace chaud et restreint dans lequel il s'est réfugié pour que Mo puisse l'attraper avec la pince adaptée. J'avance, il recule. L'antagonisme de nos mouvements est à mon avantage. Je le pousse à sortir de sa cache en faisant le tour du tuyau. Je ne suis pas complètement rassuré.
L'animal est attrapé ; le propriétaire,un jeune cadre dynamique qui se faisait du souci pour son plus grand amour, est retrouvé ; le FOD redémarre.
J'arrive chez Laura. Un peu plus tard que prévu.
Il y a du bruit dans sa chambre. Elle n'est pas toute seule.
Qui ? Damien venu ? Simon revenu ? Un autre hurluberlu ?