Antarès
| Sujet: Fragment #6 - Au bord de l'eau 11.04.08 10:54 | |
| Vendredi 11 août 2006 à Trévignon Aujourd'hui encore, le mercure flirte avec les trente degrés. Mes parents sont partis en balade pour la journée me laissant seule au camping. Je prend le chemin de la piscine, histoire de me rafraîchir un peu. Je longe la barrière de sécurité qui entoure le bassin en direction de l'entrée, accompagnée par les éclats de rire, les cris et le bruit incessant des corps pénétrant lourdement la surface de l'eau, le tout formant un brouhaha des plus insupportables. Arrivée devant le pédiluve, je quitte mes chaussures et remonte mon pantalon le plus haut possible sur mes mollets, ne voulant pas risquer de le voir s'imbiber d'eau froide et sale à la traversée du petit bassin. Mes sandales à la main, je plonge avec appréhension mon pied droit dans l'eau. Un frisson me parcours aussitôt le corps, m'arrachant un petit cri de surprise. C'est ce que je craignais, l'eau est glaciale. Je déteste l'eau froide. Prenant mon courage à deux mains, je traverse le pédiluve le plus vite possible, sur la pointe des pieds. Arrivée de l'autre côté, je regarde autour de moi. Un nombre conséquent de campeurs a déjà investi les lieux, recouvrant les bords du bassin d'une mosaïque de serviettes multicolore. Après avoir repéré une zone peu fréquentée des baigneurs, je m'installe prudemment sur le rebord du bassin et y plonge mes pieds. L'eau est beaucoup moins froide que celle du pédiluve. Je fais de petits battements de jambe et regarde les ondes se propager sur la surface, emportant avec elles de petits éclats de soleil. Pour la première fois depuis le début de ces vacances, j'arrive à me détendre. Je ferme les yeux, bercée par le clapotis de l'eau. Je sens la chaleur du soleil sur mon corps et la fraîcheur de l'eau sur mes pieds. C'est tellement agréable. Un choc glacé me fait sortir violemment de cet état de bien-être. L'eau agresse mon visage, dégouline dans mon cou, s'infiltre dans mes vêtements. Je me relève d'un bond et m'éloigne du bassin. Qui est le connard qui m'a aspergé comme ça ! Je repousse en arrière les cheveux détrempés qui m'empêchent de voir le trou de balle qui... Le blond de l'autre jour. Les bras croisés, posés sur le rebord du bassin, il sourit, content de sa petite blague. « Tu viens te baigner ? » Il se hisse sur le bord et viens me rejoindre. « Tu veux pas venir ? Allez, de toute façon t'es trempée maintenant ! » Alors, sans réfléchir, je le pousse à l'eau. Non, non, non, non, non ! Pourquoi j'ai fait ça ? Le jeune homme refait surface et éclate de rire avant de m'asperger de nouveau. Je sens un sourire qui se dessine sur mon visage. Ca faisait longtemps. | |
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