Fragment #39 - S.O.S

Parmi les publicités et autres mails inutiles, le nom de ma sœur s’affiche. Curieux, je clique dessus.

« Bonjour Maël,
Voilà un mois que nous nous sommes vus. Ma vie a beaucoup changé. Peut être es-tu le déclencheur de ces perturbations, peut être pas. J’ai quitté Olivier la semaine dernière. Notre couple bat de l’aile depuis quelques temps ; je ne sais plus ce que je lui trouvais. Il ne supporte pas que je quitte mon rôle de femme au foyer pour celui de thésarde, et le non-dit autour de ma stérilité semble avoir dévoré ce qu’il restait de notre amour.
Oui, je suis stérile. J’ai eu les résultats il y a quinze jours.
Je loge actuellement au Meurice. Si l’envie te prends de me voir n’hésite pas. Je me rends compte maintenant, que mes amis se sont éloignés depuis longtemps et que mes seules fréquentations sont les amis d’Olivier et quelques étudiants.
Bien à toi,

Elisabeth Carmichael. »

Je prépare quelques affaires et prends le premier train pour Paris. Je n’aime pas spécialement ma sœur, je n’aime pas grand monde de toute façon, mais elle est tout ce qui reste de ma famille. Je la connais assez pour savoir que ce mail est un appel à l'aide et qu'elle doit être désespérée.

Le paysage défile et avec lui passent mes pensées. Le train est à l’image de la vie. On monte dedans et autour de nous le monde défile, on le regarde passer sans réellement s’y mêler et finalement, peu de temps après y être monté, le voyage est terminé.