Altaïr
| Sujet: Fragment #48 - Salopes 11.02.09 19:38 | |
| Mercredi 11 février 2009 à Dijon Il est là, encore un effort. Son corps est bleu et froid. Je le tire de là, de toutes mes forces, et l'allonge à côté de moi. En dessous, il y a un autre corps. C'est celui de Julian. La glace me fait mal aux mains et je sens déjà plus mes doigts, mais il faut creuser, creuser encore. Sortir de là les corps ensevelis. Lilian est là, il respire presque plus. Il y a du givre dans ses paupières, et ça empêche ses yeux de s'ouvrir. Allez Florian, encore un effort. Oublie que tu as froid, oublie que la neige brûlante te déchire la peau. Oublie les coupures et ton sang qui gèle aussitôt. Ne pense qu'à une chose. Ne pense qu'à eux.
Le réveil sonne et me tire de ce foutu cauchemar. C'est pas la première fois qu'il me vient en tête, et je sais pas ce qu'il veut me dire. Je me lève, une gueule de bois pas possible. On devrait pas faire la fête en semaine comme ça avec les autres. En plus, ça sert à rien, puisque j'oublie tout. Dans ma tête, c'est le noir total : aucun souvenir de la soirée. Je me fous dans la douche avec de l'eau glacée, histoire de me remettre les idées en place. Un bon café, un « bonne journée » vite fait à mon frère, et je sors de l'appart en courant. Merde, grouille-toi Florian, tu vas être en retard. Non, pas le temps de parler avec vous de votre clebs, Mme Richard, pas ce matin, désolé. Je saute dans ma voiture et hop, direction la clinique Saint-Lucas. Pendant que je répare l'ordi de cette conne du standard de la chir, qui me regarde avec son air d'abrutie, Paul vient me parler. « Hey, monsieur Mahogany, je peux vous parler une seconde ? » Je me relève. Paul me serre la main en me tapotant le dos. « Ca va mec ? je demande. - Nickel, je sors d'une opération de ouf, j'suis trop content. Dommage qu'on n'ait pas réussi à sauver la gamine. Et toi ? Remis de la soirée d'hier ? - Ca va, vite fait. - Ouais, je pensais pas que tu viendrais bosser aujourd'hui, en fait. - Ah ouais ? Et pourquoi ça ? - Ben t'étais bien mis quand même Flo. Tu te souviens pas ? - Non. Raconte. - Tu t'es à moitié foutu à poil devant nous, voire complètement même, et Sally a pris des photos et elle a dit qu'elle les mettrait sur Facebook. - Tu déconnes ? - Non mec, je déconne pas. - Putain, c'est ta meuf Paul, tu lui as dit de pas le faire hein ? - Ben tu sais comment elle est Sally, quand elle a une idée dans la tête... - Merde, j'ai l'air de quoi moi ? - Bah ça va, t'es plutôt bien monté, t'en fais pas ! - Super drôle, mec. - Bon, et tu te souviens peut-être pas mais Maura et Théo se sont embrassés, aussi. » Je fais comme si de rien n'était. Surtout, ne pas réagir brusquement. Surtout, ne pas pas montrer que ça me fout un coup dans le bide. Essaye de sourire. Essaye un peu plus. Bon, tant pis pour le sourire, c'est pas grave. « Ah ouais, et alors ? - Arrête Flo, on sait tous qu'elle te plait Maura, fais pas ton gros dur, j'te connais. - Je fais ce que je veux, et non, tu me connais pas, alors fous moi la paix. » Je me casse de la chir. Il faut que je descende aux urgences. Il faut que je choppe Sally et que je la frappe si elle s'obstine comme une conne, mais je la laisserai pas mettre des photos de moi à poil sur le net. Merde, quelle connasse. Mathilde me dit que Sally est en trauma. On a reçu un AVP sérieux et ils s'en occupent. Je vais me planquer dans les chiottes, je m'assieds sur la cuvette, la tête entre les mains. Merde, pourquoi est-ce que j'ai tout foiré avec Maura ? Pourquoi est-ce que cette pute embrasse Théo alors que merde, même Paul l'a dit, tout le monde sait qu'elle me plait ? Pourquoi est-ce que je suis nul avec les gonzesses ? Ca suffit pas, d'être un beau gosse ? Pourquoi elles en veulent toujours plus ? Pourquoi est-ce qu'il y a toujours un truc qui leur va pas ? Je rentre à l'appartement, déprimé. Il faut que je me refasse un compte sur Facebook pour aller voir si Sally a mis ces putain de photos en ligne. Putain. Moi qui déteste ces conneries de réseaux sociaux. Fais vraiment chier, merde. Je m'allonge sur le canapé. Lilian n'est toujours pas rentré de la fac. J'ai envie de chialer, mais ça ne vient pas, ça ne vient jamais. Et cette conne de Mathilde qui est venue me voir dans les chiottes pour baiser, cette salope. Je hais toutes ces nanas qui me pourrissent la vie. On frappe à la porte. C'est une fille brune, jolie, du mascara plein les yeux. Elle pleure comme une madeleine et me dit : « Je m'appelle Laetitia, je suis votre voisine, est-ce que Julian est là ? » | |
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Tureïs
| Sujet: Re: Fragment #48 - Salopes 11.02.09 21:58 | |
| On ne l'avait pas vue depuis un bail celle là ! Et elle pleure en plus... Ca change de la garce arrogante des fragments de Julian. :D
Dernière édition par Tureïs le 11.02.09 22:27, édité 1 fois | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #48 - Salopes 11.02.09 22:20 | |
| Je suis sûr que les larmes ne sont faîtes que pour attirer Juju dans un nouveau piège, malheureusement il n'est pas là. De toute façon, c'est toutes des salopes !!! | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #48 - Salopes 11.02.09 22:26 | |
| Perspicace, ce Procyon :D | |
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| Sujet: Re: Fragment #48 - Salopes | |
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