Fragment #55 - Préparation

Quelques cheveux me grattent le dos. Je déteste cette sensation lorsque je sors du coiffeur. Fred dépose mon allongé devant moi et file derrière son comptoir lire quelques lignes du journal avant la prochaine commande. Il est quatorze heure trente. Dans quinze minutes, je profiterais de deux heures de soins dans le dernier SPA à la mode. J’ai pris le forfait bien être : massage, masque à l’argile et bain d’huiles essentielles, la séance se termine par quinze minutes d’UV. Je veux être parfait pour le bal du Per100. Ce bal a lieu chaque année, au lycée, pour fêter les cent jours avant le Bac. Pour moi ce sera mon pot de départ. Je souhaite être parfait, resplendissant pour qu’Elyan sache ce qu’il a raté. Je sais c’est pathétique, c’est même assez pitoyable mais tout le monde a déjà ressentie ce désir. Je referme mon livre : « Condition de l’homme moderne » d’Hannah Arendt, termine mon café et file à mon rendez-vous.

Je n’imaginais pas être aussi détendu après ces deux heures. Je me sens comme revitalisé, plein d’une nouvelle énergie qui me faisait défaut sans que je m’en aperçoive.
Je récupère mon costume au pressing situé juste en bas de chez moi et retourne à mon appartement. Je déteste cette sensation de désoeuvrement, surtout lorsqu’on passe d’une après midi bien remplie à une soirée sans projets. Je pose mon costume sur le lit et lance la bouilloire. Pendant que l’eau chauffe, j’allume mon ordinateur et lance internet. Quelques minutes plus tard, je me retrouve assis, une tasse de thé à la menthe posée à côté de l’écran.

« Elisabeth, pourrais tu m’accueillir une semaine chez toi durant les vacances scolaires ? Disons du vingt-huit février au sept mars ?
Bien à toi.
Maël »
Envoyé.

Je retourne sur ma boite mail et dégage les quelques publicités et autres mails inopportuns.
Facebook vous informe que Julian Mahogany vous a accepté comme ami.
J’avais oublié. Je me rends sur ma page et lui écris un message rapidement, sans chercher à développer.
« Salut Julian, merci de m’avoir ajouté dans tes amis. J’espère que tu vas bien, ainsi que ton frère. J’attends de tes nouvelles.
Maël. »
Voilà, ne reste plus qu’à espérer que son frère s’en est sorti. Je me dirige vers PAP : particulier à particulier et commence ma recherche d’appartement.