Fragment #61 - Les parisiens

Le temps est froid mais le soleil perce de temps en temps la couverture nuageuse qui s’étend au dessus de la capitale. L’après-midi touche à sa fin et j’observe, derrière la vitre du café, les parisiens qui s’agitent. L’agitation semble être leur première qualité, la suivante reste évidemment leur amabilité.

J’ai testé aujourd’hui la légendaire courtoisie parisienne et je dois avouer que je n’ai pas été déçu. Ma journée a été une suite de visites de différentes agences immobilières. J’ai dû répéter les différents secteurs de recherches ainsi que mes critères à plusieurs vendeurs imbus d’eux-mêmes et pourtant serviles, suite de clones à la personnalité réduite.
Ma semaine est déjà pleine de différents rendez-vous, pour visiter quelques appartements dans les principaux arrondissements centraux : du premier au sixième.
Je limite, pour le moment, ma recherche à ces arrondissements car ces quartiers assurent un certain standing et le cadre est plus sympa que dans d’autres arrondissements.

Le serveur s’est finalement décidé à venir prendre ma commande après vingt-cinq minutes d’attente. Pourtant, je suis persuadé qu’il m’a repéré dès mon arrivée. Je commande un café allongé, ce qui semble l’agacer prodigieusement. J'ai l'impression que je suis à peine digne d'être servie par lui, d'en être indigne même. Effectivement ma tenue ne colle pas tellement au cadre. Cependant ce n'est pas une raison pour traiter les clients avec autant de dédain. Si ce travail ne lui convient pas, il n'a qu'à en changer. Peut-être que je ne devrais pas monopoliser une table, à dix-huit heure, dans un café de Saint Germain, pour une consommation aussi peu onéreuse.
Tant pis. Je rappelle le serveur et lui demande également un verre d’eau pour accompagner mon café. Je pense que je vais le déguster. Longuement …