Samedi 7 mars 2009
à Plombières les Dijon
10h16. Je me lève et vais me laver les dents. Ma mère est comme je l'entendais depuis l'étage, en train de s'affairer en cuisine.
« Bonjour Maman.
- Ohhhhh !
Tu m'as fait peur. Je ne savais pas que tu étais là.
- Ça va ? » dis-je en épluchant une banane. J'ai pris soin d'enfiler un vieux short en me levant. Dans mes souvenirs il était pourtant plus long que ça.
- Oui. Mais toi, es-tu sûr de manger suffisamment chez ta sœur ? Tu es tout maigre. Elle te fait suffisamment à manger ?
- Oui Maman, ne t'inquiètes pas. Je vais bien. »
« Au fait, tu comptes manger là ce midi ?
- Oui, Je ne vais chez Lilian qu'en milieu d'aprem, à moins que tu ne préfères manger toute seule.
- Justement, je ne serai pas toute seule, j'ai invité un collègue à manger. Mario Delagne.
- Ah, je me disais bien que tu ne cuisinais pas uniquement pour toi. Ça sent rudement bon. Au fait, t'as vu, il a laissé un message hier. Il vient avec sa femme.
- Non c'est sa fille. Tu pourrais l'emmener se promener d'ailleurs.
- Euh...Elle a quel âge ?
- Quinze ans je crois. Mais tu verras elle est très mature.
- On verra. Je t'ai dit que j'allais chez Lilian juste après manger. »
Je laisse ma mère préparer son canard à l'orange, et vais me laver.
A midi et demi la sonnette retentit et ma mère revêt son plus beau sourire en enlevant son tablier. Elle se précipite à la porte. Il y a un grand type basané dans l'entrée. Elle l'embrasse. Je me lève du canapé d'un seul coup. Ma mère vient d'embrasser ce type. Il va falloir qu'on m'explique. Elle l'a embrassé. Sur la bouche. Je ne comprends pas là.
Je mets mon assiette à dessert dans le lave-vaisselle, et monte préparer mon sac. Je prends mon sac de couchage, un caleçon pour la nuit, un boxer et un tee-shirt pour demain. Je prends également le cadeau soigneusement emballé par la vendeuse d'entre les deux rives. Je prends mes papiers, mon portable, les clés de ma voiture. Je descends les escaliers passe devant les trois attablés en ne faisant qu'un signe de la main. Je sors et monte dans ma voiture. Elle ne démarre pas du premier coup. Ça fait un bout de temps qu'elle n'a pas été conduite. Direction l'avenue Victor Hugo.
Je n'arrive toujours pas à me dire que ma mère est en train de refaire sa vie. Je ne sais même pas si je suis content pour elle. Si. Si, je devrais être content je pense. Je la pensais plus...enfin moins...pas comme ça quoi. Maman. On en parlera avant que je reparte j'espère.
« Lilou ! » Je lui saute dans les bras avec mon sac sur un bras et mon sac de couchage de dans l'autre main. Je lâche tout pour le serrer plus près. C'est si bon. Je suis le premier arrivé et j'ai gaffé. Heureusement, il fait semblant de ne pas avoir entendu. Lilou. On discute bien. On a un sacré paquet de temps à rattraper.
Déborah, la belle blonde arrive un peu plus tard.
Mais les autres ? Où sont-ils ?