Altaïr
| Sujet: Fragment #18 – Quand le coeur perd la main 13.03.09 2:42 | |
| Vendredi 13 mars 2009 à Paris La journée touche à sa fin, et je suis impatiente. Dans la boutique, je fais les cents pas, et je me déteste. Est-ce que Rowan va venir ? Est-ce qu'il a oublié notre marché ? Je n'aurais jamais dû m'avancer et me fier à cet abruti de mortel qui se prend pour une divinité. Divinité de la connerie oui, et encore, c'est un trop beau titre pour ce minable. Coup de klaxon. Rowan me fait un signe de la main depuis sa camionnette avant d'en descendre. Je cours dans sa direction, retirant de mon esprit tout le mal que j'ai pu penser de lui. Merci d'être là, Rowan, merci d'être venu. Je sais que tu me dois bien ça après ce que je t'ai donné cette nuit, mais quand même, je suis heureuse, j'ai cru que tu ne viendrais pas. Il m'aide à charger les meubles dans la camionnette, puis me demande où nous allons. « Où JE vais, Rowan. C'est moi qui conduis et je te dépose chez toi avant de me rendre là-bas. Je te ramènerai ton super bolide ensuite. - Il a quoi de si particulier ce client pour te mettre dans un état pareil ? A moins que ça ne soit le vendredi 13 qui te rende comme ça ? » Aussitôt, une sensation de colère vient geler mon excitation. Je ne veux pas trépigner et montrer de l'impatience. Je ne veux pas montrer du plaisir ou de l'attachement. Et par-dessus tout, je déteste les gens superstitieux. Espèce d'abruti, tu profites d'un instant d'égarement pour me sauter à la gorge et me faire tomber. Mais tu rêves debout, Rowan, tu n'es pas de taille. Essaye donc de te mesurer à moi quand je suis stoïque et prête à parer tes attaques mesquines. Tu ne peux pas me déstabiliser. Tu ne peux pas gagner contre moi. Je récupère les clés d'un geste rapide et féroce avant de monter au volant. Cela faisait longtemps que je n'avais pas conduit, mais les réflexes reviennent rapidement, quand bien même ce fourgon n'est pas un modèle de maniabilité. Je dépose Rowan chez lui, furieux de ne pas en savoir plus, et prends la route du onzième arrondissement. Direction : le 7 rue Oberkampf.
Je me gare devant une grille bleu-vert et téléphone à mon client. Maël Carmichael. Il me dit qu'il va prévenir le gardien de son immeuble, qui ouvrira le portail pour me laisser entrer avec la camionnette. Je m'en fous, fais ce que tu as à faire. Un stress intempestif m'a envahi, et je ne comprends pas pourquoi. Tant bien que mal, j'essaye de l'ignorer pour garder une contenance, et tente de me focaliser sur les choses extérieures. L'endroit est sympathique : une cour pavée, des couleurs chaudes, presque méditerranéennes, et de la végétation. Je gare le petit fourgon pour en descendre, et Maël vient à ma rencontre. Un charme boréal se dégage de tout son être, tant et si bien que je me sens mal à l'aise. Je hais ce sentiment d'infériorité. Je ne veux pas que les choses se passent de cette manière. « Bonsoir, vous allez bien ? » Il arbore un large sourire agaçant, et je lui réponds avec froideur pour calmer son amabilité. « Très bien, vous m'aidez à décharger tout ça histoire qu'on en finisse rapidement ? » Je ne veux pas que les choses soient faciles. Je ne veux pas qu'il soit docile. Je veux un ennemi intime, toujours vif et toujours acide, prêt à riposter et à combattre. Je ne veux pas d'une relation molle et sans intérêt. Comme je l'espérais, ses traits se durcissent, et sa voix chargée de glace me plait davantage que celle plus enjouée avec laquelle il m'a accueilli. « Bien sûr. » Je le détesterais presque d'avoir réagi comme je le souhaitais. Il n'y a rien de plus insupportable qu'un pantin trop facile à manipuler. Maël ouvre la porte arrière de la camionnette et monte à l'intérieur pour récupérer un meuble, en m'invitant sèchement à l'aider : « Prenez les pieds. » Je m'exécute, tant bien que mal. La commode est pesante et j'ai du mal à la soulever. Ma respiration se bloque, mes bras s'engourdissent. Cette chose stupide est beaucoup trop lourde pour moi, mais nous parvenons à la sortir de la camionnette pour la poser sur les pavés. Maël me regarde reprendre mon souffle, une main sur mon coeur, les yeux fermés. Je ne fais plus de sport depuis trop longtemps, le moindre effort physique m'épuise démesurément. « Ne bougez pas, me dit Maël, je reviens. » OK, fais ce que tu as à faire, je ne m'en plaindrai pas. Du moment que je peux reprendre ma respiration tranquille. C'est fou comme le coeur peut battre fort, quand il perd la main... Maël revient au bout de quelques minutes, accompagné du gardien, qui saisit la commode avec lui et l'aide à la porter dans l'immeuble. Mon regard suit l'effort de ses muscles, et je me surprends à sourire en observant ces larges épaules, ces biceps bandés, ce torse saillant. Et comme si cela ne suffisait pas, il se retourne, un sourire pétillant dans le regard, et m'invite d'une voix sensuelle à monter derrière eux. Je crois que je hais ce type. | |
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Tureïs
| Sujet: Re: Fragment #18 – Quand le coeur perd la main 13.03.09 2:46 | |
| Simple et efficace. J'aime. | |
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Alhena
| Sujet: Re: Fragment #18 – Quand le coeur perd la main 14.03.09 19:26 | |
| Oulà, ça va nous donner une relation explosive tout ça... | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #18 – Quand le coeur perd la main 14.03.09 22:15 | |
| Ca lui a surtout permis e s'introduire au 7 rue Oberkampf... Mais pour quoi faire ??? | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #18 – Quand le coeur perd la main 15.03.09 13:29 | |
| Pour apporter des meubles à Maël XD | |
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Procyon
| Sujet: Re: Fragment #18 – Quand le coeur perd la main 15.03.09 20:11 | |
| Elle aurait pu essayer de voir Julian XD | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #18 – Quand le coeur perd la main 15.03.09 20:12 | |
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| Sujet: Re: Fragment #18 – Quand le coeur perd la main | |
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