Lundi 6 avril 2009
à Villeneuve-Saint-Georges
8h00. « Gaaarde à vouus !»
Dans un même bruit claquent mes rangers l'une contre l'autre, et mes mains sur mon pantalon ; dans le même unique bruit que toutes rangers et toutes les mains de pantalon. La tête haute, et le regard portant loin, j'essaie de repérer des camarades du coin de l'œil.
« Bon les ptits gars, on ne se connait pas encore mais il en faut peu. Alors déjà je vois que certains ont perdu les bonnes habitudes. »
Et les désignant du doit : « Toi, toi et toi, sortez des rangs, allez cracher ça, on est pas dans une ferme ici.
Pour les trois veaux, compagnie en positon ! »
Cela signifie juste que nous allons faire des pompes. Pour se réveiller le matin, il n'y a rien de tel !
« Bien. Relevez-vous. On va mettre les choses au clair, ici on vous demande rigueur, ponctualité et discipline. Vous avez déjà passé la partie formation incendie, sans trop de soucis pour ceux qui sont encore là. Vous avez été jouer au pompier en casernement. Maintenant on va attaquer trois mois de formation secours à victime. J'espère que vous êtes prêts à en bouffer tous les jours. Trente heures par jour. Ici c'est nous qui choisissons quand se terminent les journées, et les semaines. On vous fera travailler jusqu'à ce que vos gestes soient parfaits. Il ne tient qu'à vous d'avoir vos weekends de libre.
Pendant qu'on est sur les horaires, 6h30 tout le monde au petit déjeuner, 7h30 les lits doivent être fait au carré, on passera chaque matin vérifier toutes les chambres ; je pense que vous vous souvenez ce qui arrive aux lits mal faits. 7h45 rassemblement ici, dans le garage, comme ce matin. On vous donnera les consignes de la journée, qui devrait commencer par sport jusqu'à 10h, puis cours jusqu'à midi. Repas de 12h15 à 13h15. À 13h30 on veut tous vous voir en cours. 17h00 vous aurez à nouveau sport. Puis dîner de 20h à 21h. Ensuite ce sera étude pour ceux qui le souhaitent, c'est à dire tout le monde. Les retardataires pourront rentrer dans leur campagne.
Compagnie êtes-vous prête pour ça ? »
Un léger murmure se fait entendre.
« Plus de conviction les gars. Les filles aussi, mais ici pas de différence, vous serez des gars parmi tant d'autres.
Alors, compagnie êtes-vous prête ?
- OUI CHEF !
- C'est mieux. Bon ce matin, comme on a perdu du temps vous commencerez directement par cour jusqu'à midi. Ce sera les dégagements d'urgence si je ne dit pas de bêtise. »
Comme un adjudant acquiesce, le commandant nous répète plus fort le thème de la matinée.
« Je vous laisse dans les mains de l'Adjudant Bertho. Travaillez bien. »