Fragment #64 - J'attendais ça depuis si longtemps

Je sors mon épée laser et tranche la tête de ce connard. Putain de chasseur de prime à la con, pas le temps d'écouter tes conneries. Je m'en fous que tu aies des emmerdes sur Malastar et que ton vaisseau soit endommagé : je te le prends, un point c'est tout. Il faut que je file sur Aquaris afin de retrouver Niil et lui donner les coordonnées de la base.

« Florian, tu vas pas lâcher ton ordi un peu ? »
Sally m'emmerde. A chaque soirée dans mon appart, il faut qu'elle me gueule dessus parce que je passe trop de temps sur mon PC portable. Théo et Maura s'en foutent, de toute façon, ils se bécotent sur le canapé, et Paul est trop occupé à défendre le gouvernement pour s'occuper de moi.
« Parce que tu trouves qu'on est en démocratie ? s'étonne Maura.
- Ils ont voté, c'est la démocratie. C'est comme ça.
- Le texte avait été refusé, et Sarko a dit qu'il le passerait quand même. J'appelle pas ça une démocratie moi.
- C'était important, cette loi. Même les artistes le disent.
- Pas tous les artistes...
- T'en penses quoi Florian ? me demande Maura. 
- Rien. »
C'est triste, mais c'est vrai. Tout le monde parle de la loi Hadopi, et comme je bosse dans l'informatique, je suis censé avoir un meilleur avis que les autres ? Désolé, mais non, je me suis pas renseigné sur la question, alors que je sais pas ce que ça vaut.
« En tout cas, moi je vais télécharger à fond les manettes pendant un moment, lance Théo, tu m'apprendras à crypter mon IP, Flo ?
- Je l'ai jamais fait mais on regardera ça ensemble si tu veux, ça doit pas être bien sorcier.
- Cool. »
Je vais dans la salle de bain pour pisser un coup. Comme je suis un peu bourré, je m'éclate tout seul en faisant des ronds avec ma bite. Puis je la range dans mon caleçon, tire la chasse, me lave les mains. Un coup d'oeil dans le miroir. Hop. La cicatrice est toujours là. Je détourne les yeux.
On frappe à la porte.
« T'as fini ?
- Ouais entre. »
Maura me rejoint dans la salle de bain. Elle me regarde. Je comprends pourquoi elle est là. Ça se voit dans ses yeux depuis trop longtemps, impossible de l'ignorer. Et elle se contrefout royalement de la cicatrice sur ma gueule et de Théo qui l'attend sur le canapé. Au contraire.
Je me jette sur sa bouche et l'embrasse passionnément.
Ca faisait longtemps que j'attendais ça.