Samedi 16 mai 2009
à Plombières-les-Dijon
8h16. Le jour derrière mes paupières et sa main sur mon bras, enchantement du matin. Elle me caresse le bras, puis le torse ; je ferme toujours les yeux. Sa main passe partout : l'autre bras, la joue, retour sur le torse, le bas ventre, le pubis, le pénis, quel plaisiris ! Ça bouge dans le lit, la couette se lève, que se passe-t'il ? Je ne mets pas longtemps pour comprendre, malgré ma cécité choisie, quelle a décidé de profiter de ma faiblesse physiologique matinale. Faiblesse assez raide, il faut bien l'avouer... Je prends sa tête entre mes mains en relevant la mienne, elle me sourit et monte seulement pour m'embrasser. Comme je veux moi aussi jouer de ma langue, je nous retourne, c'est à son tour d'être sur le dos. Elle ne se laisse pas faire, et nous voilà chutant sur le parquet. La couette nous a en partie accompagné, mais ça ne suffit pas à amortir le bruit de la chute. Je la prends par les hanches, elle attrape mes cuisses. Les deux genoux au sol, c'est dans un semblant de lutte greco-romaine que nous nous livrons un combat sans merci. Pas de merci pour les bisous dans le cou. Pas de merci pour les baiser échangés. Combat de langues de pieds, de mains. Violence de la passion. Tout à coup, la panthère se jette sur moi avec une telle force, que je me vois obligé de m'incliner sous ses seins. Elle a gagné. Immédiatement, comme si elle cherchait à se faire pardonner elle vient, toujours aussi nue, se lover contre moi. Je la serre, c'est si bon.
Nous finissons par quitter la chaleur de l'arène au parfum fennec pour descendre déjeuner.
Ma mère arrive immédiatement après nous dans la cuisine pour nous servir à manger. Elle sert les cafés, fait griller du pain, et sort un nouveau pot de confiture en voyant que celui sur la table risque d'être terminé ; puis elle enlève son tablier et retourne repasser. Jess se penche en avant et me fait signe d'approcher. Elle me parle à mi-voix.
« Elle fait tout le temps ça ?
- Ça quoi ?
- Ben elle te fait tout comme si elle était la bonniche.
- Je crois qu'au fond elle aime bien le faire. Ça lui fait plaisir de vivre dans une maison propre, d'avoir des choses ordonnées, et de s'occuper de tout ça.
- Et toi, ça te dérange pas ?
- Je suis habitué. C'est vrai qu'elle n'est pas obligée de me servir le déjeuner. C'est peut être aussi une façon de me dire qu'elle est contente que je vienne la voir. »
Elle monte prendre sa douche, je prendrai la mienne après encore deux ou trois tartines. En montant à mon tour les escaliers, je me rends compte que je me suis vraiment fait mal tout à l'heure en tombant du lit. J'ai sur le genou gauche un hématome douloureux d'une belle couleur marron-violette.