Fragment #229 – Flocons de sueur

Jeudi 11 février 2010
à Plombières-les-Dijon

10h12. « Cabinet médical de Plombières bonjour.
- Bonjour Madame, excusez-moi de vous déranger, j’aurais aimé prendre une rendez-vous avec le docteur Lerond.
- Pour ?
- Pour un vaccin.
- Non, pour quand ?
- Le début d’après-midi si possible.
- Aujourd’hui non, ça ne va pas être possible. J’ai 18h15 si vous voulez. Ou demain.
- Allons-y pour demain alors.
- Je vous note pour 14h ?
- Non, demain le soir, après 18h si possible.
- Il y a une disponibilité entre 18h30 et 18h45.
- 18h30 ça me va.
- C’est à quel nom ?
- Firent. Alexandre Firent.
- C’est noté.
- Merci. Bonne journée, au revoir.
- Au revoir Monsieur. »

Je mets un pull chaud, enfile mes baskets, et laisse la porte se refermer derrière moi.
Fouh fouh inh, fouh fouh inh, fouh …
Dans un mois je serai sous un soleil de plomb. Je n’ai pas encore regardé combien de décalage horaire il y aura. Je ne sais pas si je dois emmener un sac de couchage. J’ai un tas de questions qui se bousculent dans ma tête. J’aimerais une réponse immédiate, mais je vais devoir attendre de rentrer pour prendre mon téléphone et les poser à l’association.
Fouh fouh inh, fouh fouh inh, fouh …
Il se met à neiger. A neigeoter plutôt. Il ne tombe que quelques fins flocons qui me rappellent seulement qu’ici c’est l’hiver. Un hiver froid. J’aime bien les paysages autour de chez moi, mais je m’estime heureux d’avoir la chance de pouvoir en découvrir d’autres. Je ne m’en cache pas ; ce voyage sera également un enrichissement personnel. Bien évidement rien de pécunier ou de monnayable, mais des images, des sons, des odeurs bien différentes des nôtres. Des souvenirs en perspective.
Fouh fouh inh, fouh fouh inh, fouh …
Je ne pars qu’un mois. Je reverrai vite Plombières, Dijon, Paris, la France. Où est-ce que j’ai mis mon passeport ? Dans le premier tiroir de mon bureau. Et la lampe de poche ? Dans la cuisine il me semble.
Fouh fouh inh, fouh fouh inh, fouh …