Lundi 19 juillet 2010
à Paris
11h16. Je l’ai retrouvée ; et elle court. Elle court vite, va droit devant, s’élance par-dessus un clebard qui traverse le trottoir. Je saute par-dessus la laisse. Il s’en manquait de peu pour que ce soit la vieille dame que je saute. Il ne faut pas qu’elle m’échappe. Pas la vielle dame bien sûr. Elle. Le diable. Eva. Perversité incarnée. A l’aéroport j’avais récupéré la dague qu’elle m’avait dérobé. Puis j’avais rejoint la France, la laissant seule au Bénin. Seule loin du trésor.
Elle est venue à Plombières. M’a séduit. J’ai oublié. Elle m’a assommé. Je me suis réveillé aux urgences. En rentrant le soir ma mère avait cru que j’avais fait un malaise, un arrêt cardiaque, une syncope, une overdose ou je ne sais quoi d’autre. C’est bien beau de m’avoir vu au sol, mais ça aurait été mieux encore qu’elle repère immédiatement les débris du vase en cristal. En rentrant de l’hôpital j’ai pris un savon pour le vase que mon amie a cassé.
Ce n’est pas mon amie.
C’est une fille qui m’a trompé.
On a eu des rapports.
C’est une catin.
Elle a profité de moi.
UNE GROSSE PUTE.
Et je lui cours après. J’ai retrouvé sa trace grâce à Facebook. Merci les réseaux sociaux. L’imbécile m’avait révélé son vrai nom de famille lors d’une soirée au coin du feu. Aventurière, meurtrière, cachotière. C’est elle qui a la dague et je veux la récupérer. Je n’aime pas les armes ; c’est un bijou, un objet de valeur. Elle s’est enfuie avec le précieux décoratif, et je n’ai pas encore découvert qui me l’avait offert.
Le bonhomme passe au rouge. Je m’élance quand même, je ne veux pas qu’elle m’échappe. Je suis heureux d’avoir de grandes jambes, je peux sauter au dernier moment sur le capot d’une voiture qui pile. Paris et ses artères à six voies impossibles à traverser d’une seule traite ! Elle s’éloigne plus encore. Il ne faut pas que je la perde de vue.
Les Chamsp-Elysées. Elle est perdue. Une grande ligne droite c’est pour moi l’occasion de lui montrer que mes jambes de quinze centimètres de plus que les siennes ne sont pas qu’un support à bite. Elle va me le payer. Je la rattrape peu à peu. Sportive, fine et leste, elle a néanmoins plus de facilité que moi à se frayer un chemin parmi la foule. Je crie pour m’annoncer. Coûte que coûte je dois avancer, quitte à forcer le passage à coup d’épaule.
J’attrape sa capuche et la tire en arrière. Nous ralentissons tous les deux, et tout à coup, je suis stupéfait de n’avoir que sa veste dans les mains. Elle l’a quittée tellement vite qu’on croirait qu’elle ne la portait même pas. Je reprends ma course, et me rapproche rapidement. Elle n’a pas eu le temps de reprendre beaucoup d’avance. Elle choisi de descendre dans le métro. Je saute les marches et l’attrape par le bras. Elle se retourne, se recule, se débat ; mais je serre fort, et me protège des coups. La furie ne lâche pas l’affaire. Je la prends par les hanches. Elle bat des pieds, mais rien à faire. Je suis content qu’à Paris, en plein été, personne ne réagisse alors que je viens de l’agresser et qu’elle crie au viol en pleine rue. Je ne m’attarde pas pour autant. Elle me mord de toute ses forces, je finirais presque par la lâcher. J’entreprends de retourner chez Laura, mon paquet sous le bras. Lilian m'y attends.
J'ai tout de suite mis Lilian au courant de ectte histore. je en savais pas à qui d'autre en parler. Il est très intrigué par la dague. Plus encore qu’il l’avait été pour le briquet. Mais cette fois je le crois. Ces objets sont précieux ; bien plus qu’ils en ont l’air.