Mercredi 21 juillet 2010
à Paris
11h27. Lilian vient de partir, il a rendez-vous chez le dentiste. Je suis seul dans l’appartement. Seul avec Belzébuth. Ligotée sur une chaise. Bâillonnée depuis deux jours.
Que dirais Laura si elle savit que dans son appartement je n'arrose pas seulement ses plantes pendant son absence, mais je me livre à la séquestration et torture d'une des plus belles femmes qu'il m'ait été donné de voir ?
Je ne me reconnais pas. Elle va me rendre dingue. Il faudrait voir comme je m’énerve quand je lui hurle dessus pour qu’elle nous lâche l’endroit où elle a caché la dague.
Chacun notre tour avec Lilian nous l’avons plus ou moins torturé, psychologiquement, physiquement. Mais rien. Ni la douceur ni la force ne la font réagir. Elle n’a pas de remords, pas de craintes. Elle sait très bien que l’on n’ira pas la dénoncer à la police pour son vol maintenant qu’on l’a séquestrée. Et nous, nous savons très bien aussi, que pour protéger son trésor elle n’a pas intérêt à parler de son petit séjour chez nous. Je sens qu’elle ne nous dira rien. Elle est bien trop résistante à nos faibles attaques : une baffe, un coup de pied, ce n’est pas si terrible. Pourtant je ne veux pas la relâcher avant qu’elle dise quoi que ce soit.
La rage me fait faire des choses que je ne cautionne pas. Je ne me reconnais pas.
Assis dans le canapé, les coudes sur les genoux, je fume pour me calmer. Intérieurement. Je boues au fond, alors que mon corps est fatigué. C’est déroutant. Je ne sais comment réagir. Face à moi, n’ayant rien perdu de sa beauté, ma victime, en sous-vêtement sur la chaise de paille, a les yeux qui se ferment. La fatigue l’emporte. Je ne veux pas qu’elle puisse dormir. Je veux l’avoir à l’usure. Elle finira par craquer. Je tire une dernière latte, me lève et écrase mon mégot sur sa cuisse portant déjà des traces de brûlures. Moi qui avait arrêté de fumer. La salope.
J’ouvre le frigo et prends une bouteille bien fraîche. La chaleur de ces derniers jours est accablante. Je bois une bonne gorgée du liquide presque glacé. Et me dirige nonchalamment vers ma victime aux yeux clos. Je tends la bouteille au dessus de sa tête, puis la retourne. Elle hurle. C’est glacé sur son corps nu. Elle se balance sur la chaise jusqu’à ce que la bouteille soit complètement vide. Si ses yeux étaient armés, elle m’aurait déjà tué. Elle me ferait presque peur.
Usant du couteau et de la fourchette, je coupe et pique la viande. Pas la sienne, celle de mon repas. Devant son visage affamé, son regard qui crie désir, je prends plaisir à me délecter de mon plat. Je mets du temps à couper, souffler, mâcher. Je fais durer le plaisir. Je fais durer la souffrance. Ce doit être insoutenable. On ne la nourrit pas. En partie parce que l’on est pauvre et que l’on n’a guère envie de remplir ne bouche de plus.
Jusqu’à ce qu’elle craque.
Je baisse mon pantalon, approche ma bite de son corps, et commence à uriner. Une idée me traverse l’esprit. Je me bloque. Je bascule la chaise, pour qu’elle soit au sol. De cette manière je peux lui uriner sur le visage. Elle ferme les yeux, ferme la bouche, et serre les dents.
Elle va craquer.
Je ne me reconnais pas. Je n’arrive pas à prendre suffisamment de recul.