Mintaka
| Sujet: Fragment #5 - The D-Day 11.04.08 14:52 | |
| Lundi 22 mai 2006 à Dijon « Allez ma p’tite Lola, c’est comme pour enlever un sparadrap hein, ça fait mal un bon coup, mais après on n’en parle plus ! »
Il est 8h54, et c’est ce que je suis en train de penser, plantée juste à l’angle de la rue, tout près de mon nouveau « job ». Premier vrai jour de boulot qui commence. Je suis terrifiée ! Pourtant ça fait trois jours que j’entends « mais enfin Lola, faut pas être sortie de Saint-Cyr pour faire caissièèèèèère ! »… Ca tombe bien, je n’en sors pas du tout. Enfin ils peuvent faire les malins tous ces gens, n’empêche que pour l’instant, c’est moi, et seulement moi, qui suit planquée comme une gamine à l’angle de la rue, en me demandant si j’arrive pas trop tôt, si ça ferait pas faillote. Enfin faut aussi dire que ma campagne natale étant très bien desservie par les bus, ça fait quand même plus d’une heure que je poirote en ville, à une heure où rien n’est ouvert. Le p’tit dèj’ de la Brioche Dorée, ça va 5 minutes ! Je ne prends pas mon poste avant une bonne demi heure encore… J’hésite à y aller tout de suite. Oh et puis zut flûte et crotte de bique ! Je me lance. Je n’aurais pas trop d’une demi heure pour mettre en œuvre ce qu’on a essayé de me faire retenir en un seul après-midi vendredi dernier. Un vrai gavage, même une oie ne l’aurait pas supporté. Pour moi pauvre petite littéraire, ça faisait trop de chiffres d’un coup. Enfin bon, caissière pendant 4 mois, il va falloir que je m’accommode de ces chiffres. J’ai des gargouillis dans le ventre… Plus mes pas me rapprochent du magasin, plus ma tête a envie de faire demi-tour. Je sais que c’est complètement débile, mais j’ai toujours eu peur de ce qui pouvait bousculer ma routine, de tout ce qui était nouveau. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, je suis devant les portes, et elles s’ouvrent sans me laisser le temps de souffler un bon coup ! Je tombe nez à nez avec heu… comment déjà ? Paul ? Le gentil monsieur qui déballe les journaux le matin. Je me trompe de porte pour monter à mon vestiaire, heureusement, ce cher Paul m’aiguille… Première minute, première honte : bien joué Lola ! J’arrive dans le bureau de ma chef, et je croise le Big-Boss : « Bah dites donc Lola, vous z’êtes pas en retard hein, vous vouliez dormir là aussi non ? Niarf Niarf Niarf… » Rire gras de mon patron, deuxième minute, deuxième honte : de mieux en mieux ma petite Lola ! Et puis les choses s’enchaînent… Etant en avance, j’aide ma responsable à porter des paquets super lourds parce que je n’ai pas encore assez mal au dos pour refuser, et puis je file ouvrir ma caisse. Tous ces billets, ces chiffres qui se succèdent… « Tape F3… Mais non F3 Lolaaaaaa ! » « … Oups ! »
Heureusement la journée se passera sans encombre...
Il est 23h … Je suis claquée ! Je m'allonge et... Rrrr Zzzz Rrrr Zzzz.... | |
|