Mercredi 23 mai 2007
à Lille
Ses mains glissent sur mon bras. Je sens ses doigts suivre mes veines et les dessiner. J’adore le frisson que cela me procure. Sa bouche embrasse ma main puis mes lèvres. Je n’ouvre pas les yeux tout de suite lui faisant croire que je dors encore. J’imagine sa moue de déception. Je sens qu’elle recommence. J’ouvre les yeux et fais mine d’être dérangé.
« Bonjour toi. »
Bien que l’on vive ensemble entendre sa voix dés le réveil est un pur moment de grâce et je remercie le ciel pour chacun de ces matins. Mais j’aime bien l’embêter.
« Pourquoi tu me réveilles ? T’as rien d’autre à faire ?
- Pff. T’es con. Ca ne te fait pas plaisir ?
- Non.
- Ben puisque c’est comme ça, je m’en vais. »
Ca marche à chaque fois. Je lui saisis le bras alors qu’elle se lève fâchée et l’attire dans mes bras.
« Ben tu râles plus ?
- Ben non. J’aime bien t’embêter c’est tout. Tu as bien dormi ma belle ?
- Oui. Et toi ? »
Pas besoin de réponse. Je la serre contre moi et l’embrasse. Nos lèvres se quittent mais pas nos corps. Sa chaleur contre moi m’apaise. Elle se met en boule contre moi et s’entoure de mes bras. « Je vais pas en cours. Tu es puni. Je reste avec toi toute la journée. ». Je n’approuve pas à cent pour cent. C’est important qu’elle continue ses études. Mais je ne peux lutter. Elle me déshabille. Elle se met nue aussi. Son corps blanc, si fin, sa petite poitrine, ses jambes si attirantes…
Quelque chose sonne. De plus en plus fort.
Le réveil. Mon réveil sonne. Je l’éteins violemment. « Sofia. On s’est rendor… ». Je me retourne et m’aperçoit que le lit est vide. Je cherche du regard et ne trouve pas sa trace. J’ai mal à la tête mais pas assez pour soudainement me rappeler que nous sommes le 23 mai 2007 et que Sofia n’est plus là. Ma tête retombe lourdement sur l’oreiller. Je sens déjà les larmes monter. Je tourne ma tête sur l’oreiller et étouffe un cri. Cri mêlé de désespoir et de colère. Je me lève et découvre dans le salon la bouteille de vodka vide. Comment ai-je pu être aussi bête ? J’ai cru que la vodka m’aiderait à dormir. En fait cela a réussi. Sauf que ça ne m’a pas empêché de rêver. Ironie du sort. J’ai bu pour m’endormir et ne plus penser à elle mais cela n’a fait que me précipiter dans ses bras le temps d’un rêve.