Procyon
| Sujet: Fragment #11 - Les dessous de l'affaire 12.04.08 1:05 | |
| Samedi 14 octobre 2006 à Plombières-lès-Dijon 20h46, déjà cette heure là ! Et dire que mon moi languissant se traîne devant l’ordinateur depuis 15h27, ça m’épuise encore plus. Heureusement que j’ai quand même une activité. A me regarder de loin, même de près, on ne dirait pas. Mon extérieur est on ne peut plus inactif, je le concède à qui veut bien l’entendre. Pourtant un drame se joue en moi. Une petite pièce bien montée, avec des décors plutôt surprenants : ils n’ont rien de particulier. Les personnages sont moi et mon ordinateur, dans ma chambre, mon chez moi bleu. Nous discutons avec Ephaïstion par MSN. Il nous répond ce que nous avons envie d’entendre, et surtout, ce que mon transcripteur veut bien me traduire. J’ai du mal en ce moment à le comprendre ; pas cette machine que l’on peut changer à tout moment si elle choisit de ne plus nous obéir, mais ce moi intérieur, cet Eph qui ne m’entend pas. Je vais si bien. Une bataille sans signe extérieur de conflit. Il est si mal. Rien de plus qu’une conversation avec un ami, très proche, mais rien de particulier non plus. Ma souris se meut entre mes mains pour empêcher le prolongement du mode veille. Rien ne bouge, personne ne me parle, je ne suis même pas connecté. Pourtant je lis et tape ces mots, ceux auxquels je pense. Je suis fou. Lui le pense en tout cas. Il s’en rend bien compte et me le fait comprendre. Lucidité absolue. Non je ne crois pas, je ne suis pas manichéen pour un sous, je ne vais pas commencer aujourd’hui. Tristesse. Mon chez moi bleu est noir. Haine. Le soleil vient de passer de l’autre côté de l’horizon, la fenêtre m’éclaircit sur ce point. Pas celle de ma session de discussion. Mon esprit a-t-il suivi l’astre rayonnant, lui aussi a-t-il franchi la barrière du réel ? Je continue à penser, à discuter. Non. J’ai tort. Non pas tort non plus. Mon sujet n’avance pas, et moi je recule dans mes considérations. Tout va bien pour lui, ce n’est qu’une conscience. Il n’est pas perturbé par mes tourments. Moi je suis mal. Pour lui tout va bien. Pour moi tout va mal. Avais-je parlé d’anti-manichéisme ? Je disais bien que ce n’est pas de l’avant qu’il me pousse. Téléphone. J’entends qu’on décroche. Ejection de mon rêve. Perturbé dans mon moi. Insatisfait pour le pire. Au meilleur de la fatigue. Mais si je ne lui rends rien mademoiselle Pernois ne va pas être contente. Pas du tout. Alors je tape. Je ne lis pas. Je tape. Toujours à l’ouest. Rien ne remplacera cet après midi que le temps a volé sans mon consentement. Demain j’aimerais faire autre chose. Sortir. M’amuser, me divertir en compagnie d’autres gens que moi. Cette compagnie, m’est insupportable en ce moment. Et si tu m’étais resté ! | |
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