Procyon
| Sujet: Fragment #33 - Marche naturellement, elle te le rendra 12.04.08 1:33 | |
| Dimanche 14 janvier 2007 entre Samoëns et Plombières-lès-Dijon Le week-end de ski s’est transformé en deux jours de marche. Pénurie de neige. 16 degré Celsius. Un soleil radieux. Et nous marchons. L’odeur du pin humide, les bruissements des feuilles écrasées, les battements d’ailes frénétiques : la nature est mon amie. Je suis bien, et nous marchons. En silence nous marchons. Par peur de déranger cet équilibre ? Sûrement. C’est beau. C’est si beau. On avance. Suffisamment vite pour ne pas perdre l’équilibre ; suffisamment lentement pour ne pas perdre une seule miette de ce spectacle qui s’offre à nos yeux. Midi passé, pause casse-croûte dans une clairière. On mange des fruits, des œufs, du jambon entre deux tranches de pain, rien que du naturel. Au diable portable, cigarette - de toutes façon je ne fume pas devant mes parents -, MP3, et autres traces de civilisation. J’ai tout laissé à l’appart’ dans cette chambre bleue qui se prend pour la mienne. Nous nous remettons en route. Père, mère et moi. La petite troupe serpente à travers la montagne, s’émerveille de chaque instant, tends le bras gauche vers telle cascade, pointe le droit vers tel animal, puis l’inverse quand le chemin change de sens. Le soleil joue a cache-cache avec les nuages, il s’amuse à nous faire peur. Tout est beau , tout est calme. Rien ne bouge. Devant moi, le sac à dos violet bringuebale de droite à gauche, tandis que sans perturber quoi que ce soit je sors délicatement de ma poche la petite figurine bleue et noire. Je la tourne et la retourne entre mes doigts. Rien de plus, rien de moins n’y parait. Quelques minutes plus tard elle retrouve refuge dans mon pantalon. La nature est bien faite. Elle nous laisse l’observer si on ne lui fait pas de mal. C’est, je crois, la première fois que je vais à la montagne à cette époque là et qui n’y a pas de neige. Lorsque nous rentrons enfin à Plombières, exténués par ce week-end, il fait nuit. Je suis sous la douche quand la voix de ma mère se fait entendre. Apparemment, j’ai du courrier. Sur mon bureau une lettre cachetée avec en haut à droite la marque de la mairie de Plombières. C’est une lettre du chef de corps des sapeurs pompiers. Cette journée est magnifique. | |
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