Procyon
| Sujet: Fragment #56- Footing à Paris 12.04.08 11:47 | |
| Jeudi 13 mars 2008 à Paris 9h37. La soirée d’hier était on ne peut plus agréable. Ça m’a fait du bien de les voir. Même Laura, parce que j’ai beau crécher chez elle, je ne la vois pas autant qu’il me plairait. Entre la Fac et son tournage, elle n’a pas une minute. Ça ne m’étonne pas, elle a toujours été ainsi, incapable de tenir en place. Je crois d’ailleurs qu’on est tous comme ça dans la famille. Je range dans mon portefeuille le petit papier bristol qu’elle a si gentiment déposé devant mon bol ce matin pour me souhaiter une bonne journée et m’avertir qu’elle ne rentrerait pas avant 21h30. Je lace mes baskets, enfonce les écouteurs dans mes oreilles, glisse mon Mp3 dans ma poche de jogging, et ferme la porte. Arrivé au bas de l’immeuble je choisis de partir à gauche, lance le chrono, et m’élance à l’assaut des pavés parisiens. Si au début ma course se veut culturelle -je lis le nom des rues, admire les monuments, etc…-, elle perd très vite son caractère touristique. Mes yeux se portent sur des obstacles qu’il vaut mieux éviter : voitures stationnées sur le trottoir, déjections canines hors du caniveau, cyclistes malveillants, passages piétons trop fréquents. Les rues de Paris ne sont pas le lieux le plus approprié pour un footing matinal. A cela s’ajoutent les gaz d’échappements, le bruit de la circulation, les odeurs nauséabondes, le bitume qui me résonne dans les genoux. Pourtant j’éprouve un certain plaisir à courir dans Paris. Je me sens libre. Moi, le vacancier, je double les files de voitures qui attendent au feu. Eux les travailleurs, ils maudissent le feu en voyant qu’à pied on va plus vite qu’en voiture. Je suis dans ma musique, je suis dans mes baskets. Je souris en voyant la Seine, comme si je la connaissais. Ce n’est pas le cas, et d’ailleurs je la quitte très vite car il faut penser à faire demi-tour. J’arrête ma montre en arrivant au point de départ. 1h18 de course. Je ne saurais pas dire quelle distance j’ai parcouru. C’est si différent de courir en ville. Je suis suffisamment essoufflé pour avoir mérité une bonne douche. | |
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