Procyon
| Sujet: Fragment #57 - Lauralice 12.04.08 11:48 | |
| Vendredi 14 mars 2008 à Paris 10h30. un peu stressé à l’idée de prendre le métro. J’ai toujours peur de me tromper. Même si j’ai l’habitude de prendre le bus à Dijon et de me repérer sur un plan, j’ai peur de me perdre et de ne pas prendre la bonne rame. Dans un bus on peut voir au dehors, s’apercevoir de la direction, et réagir le cas échéant. Mais dans un métro on ne voit rien du dehors, rien du tout. En même temps, je ne connais ni Paris ni ses rues. Comment me repérerais-je ? C’est par pur réflexe que je veux voir le dehors. Et peut être aussi parce que je crois avoir peur d’être enfermé. Le fait est donc que je suis cramponné à mon plan, mon ticket de métro entre les dents, je m’applique à regarder les panneaux. Je dois prendre la rame 9 jusqu'à la station « La Fayette » puis monter à cette même station dans la rame 7 direction « La Courneuve » et descendre à la station « Fort d’Aubervilliers ». Ce n‘est pas le chemin le plus court, mais c’est le plus simple. Me voilà parti. Je n’ose pas m’asseoir de peur de manquer l’arrêt. Ils doivent rire les gens ; un grand gaillard posté la devant les portes sursautant à chaque appel de la voix. Cette voix féminine, cristalline et cinglante qui indique tout ce qu’elle peut indiquer. Un grand gaillard s’accrochant à son sac à dos chaque fois que la voix rappelle de faire attention aux pickpockets. Cinquante minutes après le début de mon périple me voilà frappant aux portes de la caserne d’Aubervilliers. Ainsi comme me l’a conseillé Pierre l’autre soir je viens retirer en main propre un dossier de candidature, que je remplis sur place. Je le remets en main propre, et sa voix, m’apprend que je recevrai prochainement suite à cette demande. Je quitte la charmante secrétaire –à croire que tout est beau chez les pompiers- pour faire chemin inverse. Un petit détour par la gare de Lyon pour prendre mon billet retour, je rentre demain. A l’appart ce soir il y a affluence. Des visages que j’ai vu lundi. Des visages que j’ai croisé dans la semaine. Des visages inconnus. Beaucoup de visages inconnus. Et le visage familier de Julian. Laura étant accaparée de toutes parts, c’est vers lui que je me tourne d’emblée pour passer cette soirée. En plus, un verre à la main, il n’avait pas l’air d’avoir envie de se mêler aux autres. La fête bat son plein. Nous discutons. Il ne sait pas du tout quand il rentrera sur Dijon, et me demande d’embrasser son frère. Tout le monde parle de cette fille qui est partie sans prévenir. Ça me rappelle étrangement quelqu’un. Alice. Laura. | |
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