Fragment #66 - On fait le bilan

Ces derniers jours ont comme un gout de fin d’année, d’euphorie, comme aux fêtes de l’école. Les gens se promènent, comme plus légers à l’approche des vacances, que bien sur ils ont prit en juillet et août pour pouvoir partir au camping de Palavas-les-Flots avec toute la petite famille ! Les filles ont toutes fini leurs exams mais n’ont eu qu’un court répit puisqu’elles ont déjà toutes commencé à bosser. Clara au Conseil Général, Zoé et Anne-Ka serveuses dans le même café et ma petite Gwen qui a réussi à attraper une place à la Poste. Seulement moi, je n’ai rien d’autre à faire qu’à promener mon gros ventre dans les rues de ma belle Dijon. Et même si j’adore ses rues, elles deviennent un peu trop répétitives, et mon ventre un peu trop lourd !
J’ai été surprise par l’orage et j’arrive devant la porte de chez mes parents en courant, trempée. Quand j’entre, Maman soupire et court m’apporter une serviette pour essorer mes cheveux.
« Non mais Lola tu vas attraper la mort à sortir comme ça sous la pluie... Je t'ai déjà dit de sortir avec ton Kaway autour de la taille au cas où... »
Je voudrais bougonner, et lui dire pour la centième fois que je hais ce kaway qu’elle m’obligeait déjà quand j’étais petite à porter, à la manière d’un kangourou, autour de la taille. Mais je ne dis rien, parce qu’elle est trop attendrissante à me materner comme ça. Quand je pense que dans quelques mois c’est moi qui serai maman. C’est moi qui crierai après ma fille dans quelques années quand elle sera sortie sans son kaway !
Vu la tempête qui sévit dehors, je n’ai pas d’autre choix que de rester dans ma chambre. Je décide donc, fin d’année oblige, de ranger mes affaires de cours qui se sont entassées partout dans ma chambre pendant les révisions… Je retrouve mes classeurs, mes feuilles de cours griffonnées de prénoms. Tantôt celui de Ludo, tantôt celui de Julian. Les souvenirs remontent comme une vague qui me submerge. Cette année est passée tellement vite, et pourtant elle m’a fait vivre tant de choses. Il y a eu cette rupture avec Ludo, qui m’a fait tellement mal. Si mal que je pensais ne pas m’en relever. Et puis il y eu cette rencontre avec Julian. Brutale et passionnelle. Un amour aussi mystérieux que lui, mais aussi profond et passionnant surtout. De cette amour a germé ma plus belle histoire, ma fille, ma vie. J’ai encore un peu de mal à réaliser que dans à peine 3 ou 4 mois, je pourrai la tenir dans ma bras, voir son visage. Parfois, je me demande si elle ressemblera plus à moi, ou à Julian… J’aimerais vraiment qu’elle ait les yeux de son père.
Son père… Sans doute l’amour de ma vie. Ca m’a fait plaisir de le revoir ces derniers temps, de reprendre contact avec lui. Je crois qu’inconsciemment, j’aimerais beaucoup qu’il soit là pour la naissance de sa fille.
Non, en fait c’est faux. C’est loin d’être une envie inconsciente…