Alsciaukat
| Sujet: Fragment #131 - Notre maison 13.04.08 18:16 | |
| Mercredi 6 février 2008 à Joué-Lès-Tours « Ca caille... - Ouaip... » Le silence retombe. Je porte la cigarette à ma bouche et aspire un nuage de fumée, puis le recrache en un brouillard aux reflets argentés sous l'éclat de la lune. Tout en étant proche du centre-ville, la maison en est suffisamment éloignée pour que la lueur des étoiles nous parvienne à peu près. Léa éteint sa cigarette entièrement consumée en la frottant au sol, puis se lève pour aller mettre le mégot dans une poubelle à quelques mètres de nous. L'air est piquant, et il me semble presque que ce sont les astres qui provoquent cette sensation sur la peau de mon visage. La nuit est magique. Léa revient près de moi et s'assoit. « Au fait, Jérémy n'est plus avec Etienne. Ca a pas marché bien longtemps. J'ai pas vraiment compris pourquoi ils se sont séparés, c'est un peu dommage, il était sympa. » J'acquiesce en silence. Je trouvais aussi ça plutôt pas mal qu'ils soient ensemble, ça me permettait de mieux m'intégrer, nous n'étions plus le seul couple. Il m'aura au moins permis de faire un premier pas dans le cercle d'amis. « D'ailleurs je t'ai pas dit, on a parlé aujourd'hui de faire une soirée chez Juliette, vendredi, donc tu es invité. Il devrait pas y avoir plus d'une dizaine de personnes. - Eh bien, oui, pourquoi pas, ça me dirait bien. Ca me dirait, oui. » Elle me sourit. Je sais qu'elle aime me voir me rapprocher de ses amis, et finalement, j'y prends goût moi aussi. Nous restons quelques instants immobiles, puis d'un commun accord nous nous levons et nous dirigeons vers la maison. La maison, notre maison. J'en suis venu à considérer cet endroit comme ma propre demeure, et Léa le sent. Jérôme également est maintenant à Joué-Lès-Tours comme chez lui. Je laisse mes penser vagabonder tandis que je referme le portail. Léa et moi, on pourrait avoir un petit frère, peut-être. Nos parents ne sont pas si vieux que ça, à peine plus que la quarantaine. Puis je secoue la tête. Mauvaise idée. Et puis, je ne crois pas qu'ils en aient envie. Ils ont assez souffert comme ça. L'entrée est déjà allumée quand nous entrons. La télévision est allumée et débite ses âneries. Léa et moi allons prendre place sur un fauteuil près de Jérôme et Christelle ; elle s'installe au fond du siège tandis que je m'assois sur le bras. Sa tête se pose sur mes côtes, et je l'entoure de mon bras. Christelle nous regarde en souriant. « Alors, les fumeurs, ça va ? lance Jérôme sans détourner le regard du poste. - Ca va, répond Léa. » Et nous restons ainsi. La télévision continue de faire danser les ombres de la pièce. | |
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