Alsciaukat
| Sujet: Fragment #132 - Cadeau 13.04.08 18:17 | |
| Vendredi 15 février 2008 à Tours « N'y touche pas ! » Je retire ma main, presque penaud, mais pas assez pour ne pas sourire à Léa. « Tu as raison. J'vais éviter que ça s'infecte. » Ses yeux. Ils sont magnifiques. L'étincelle dorée y luit plus fort que jamais. Le soleil n'est rien en comparaison du feu qui danse au cœur de ses pupilles. J'aimerais m'y laisser tomber et ne plus me réveiller. Nous nous éloignons de la boutique de piercing pour gagner le centre de la Place Plum'. L'endroit, sans être bondé, est malgré la température fort animé. Des gens bavardent aux terrasses, tranquillement installés, une boisson posée devant eux. J'observe mon reflet en passant devant une vitre plus sombre. Un simple anneau d'argent à l'oreille gauche. Mon cadeau d'anniversaire. Je ne sais comment m'expliquer à moi même ce que je ressens. Ce métal qui transperce ma chair, qui pénètre en moi, il fait vraiment partie de mon être, c'est comme si Léa était physiquement liée à moi. J'accepte d'être elle et j'accepte qu'elle soit moi. C'est presque quelque chose comme ça. Et puis, il me va bien. Je crois. C'est en tout cas l'avis de Léa. Ainsi que l'avis de ses amis. « Waw, Léo, le piercing ! Ca en jette ! - Pas mal, oui ! Tu as ça depuis quand ? - On vient d'aller le faire, réponds-je à Jérémy, c'est Léa qui me l'a offert pour mon anniversaire ! - C'était pas samedi, ton anniversaire ? intervient Juliette - Vendredi, corrige Léa. Mais bon, il a fallu attendre de voir s'il était d'accord, quand même ! Ensuite, le temps de prendre un rendez-vous... - Ca te va bien, me lance Jérémy avec un clin d'œil. - Hep, pas touche ! » Je lance un regard en coin à Léa. Mais elle sourit. J'ai un peu de mal à savoir quand est-ce que Jérémy plaisante, parfois. D'un autre côté, je le vois mal essayer de me voler à Léa, ils paraissent trop proches. Nous ne nous sommes pas arrêtés de marcher en parlant, et sommes arrivés à la terrasse du Sherlock. Chacun tire une chaise, en terrasse, parce que maintenant nous sommes trois à fumer, et surtout parce qu'il fait beau. Je me gratte discrètement le lobe de l'oreille tandis que Léa regarde ailleurs, et Pierre surprend mon regard sans savoir l'interpréter. Léa passe un bras derrière mon dos, depuis sa chaise. Je me laisse aller au fond du siège, et sens sa main dans mes cheveux, et le soleil dans mes yeux. Bon sang. Je suis bien. | |
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