| | Fragment #159 - Ses yeux morts | |
| | Auteur | Message |
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Alsciaukat
| Sujet: Fragment #159 - Ses yeux morts 26.11.08 19:59 | |
| Lundi 17 novembre 2008 à Toulouse Chaleur. Je ne sais pas où je suis. Des décors s’effacent autour de moi, les sons familiers partent à la dérive et se déforment, tout s’affaisse, ne laissant qu’une sensation désagréable de chaleur. Je ne peux pas ouvrir les yeux. Je sais que mes mains sont croisées sur ma poitrine, mais je suis incapable de les bouger, ou même de les sentir. Aucun mouvement ne m’est permis, et j’ai peine à respirer. Je suis réveillé. Je suis dans mon lit, et je ne peux pas faire le moindre geste. Respire, Léo. Calme-toi, respire, tout va bien. Soudain j’aspire une grande goulée d’air salvatrice, qui s’engouffre dans ma gorge en hurlant. J’arrache le plomb qui scelle mes paupières, ouvre les yeux sous le dessous de la couette. Les mains. Je dois bouger les mains. Le plâtre se décolle de ma peau avec une lenteur incroyable, les fissure le parcourent et le fendent. C’est un effort terrible. Et puis c’est fait. Je reste tremblant, allongé dans le lit, tourné sur le dos. C’est éreintant. Je ne sais pas ce qui se passe, lorsque je me trouve ainsi, entre le rêve et la conscience, entre la vie et la mort. Comme si une main gigantesque me tenait dans sa paume et m’empêchait d’en sortir, pour me retenir prisonnier ou pour me protéger de l’extérieur. Finalement je repousse les couvertures, m’assoit sur le lit. Le froid me saisit au corps, et je saisis un polo qui traîne au sol pour l’enfiler, suivi d’un sweat noir. Je jette dans un sac le boxer que j’ai porté durant la nuit et en enfile un autre. Pantalon, chaussette. Les clés tintent dans mon pantalon, et l’une d’elle s’échappe de ma poche, tombe au sol. Je reste quelques secondes assis sur le bord de mon lit, à la regarder, et à hésiter quant au fait de la ramasser ou non. Elle n’est pas si mal, par terre, et je suis dépourvu de la moindre envie de bouger. Et puis je regarde le réveil, et voit qu’il ne me reste que cinq minutes avant de devoir partir. Je me baisse avec un grognement, et le morceau de métal réintègre le pantalon. Je saisis d’une main le paquet de brioche, de l’autre le pot de nutella, et pioche dans l’un et dans l’autre pour me composer un rapide petit déjeuner. Tant pis pour la vitamine C, elle ne sera même pas dissoute le temps que je doive partir. Lavage de dents express. Regard sombre au miroir. Je passe une main dans mes cheveux, et interromps soudain mon geste. Depuis quand je me coiffe. Je baisse la main. Jette un regard à mes cheveux. Y passe de nouveau la main, vite fait, puis revient dans la pièce principale. Manteau, écharpe, sac à dos. J’éteins la lumière, sort. Clefs. Le vent froid heurte ma couche protectrice sans parvenir à l’entamer. Je suis bien équipé. Je descends dans la cour, ouvre le portail, et arrive dans la rue. Court slalom entre les déjections canines et les poubelles laissées à l’abandon sur le trottoir, puis l’école se dresse devant moi. J’y entre, gravis les escaliers, passe dans une autre cage d’escalier, traverse un couloir, monte encore une dernière volée d’escaliers, et entre enfin dans ma salle de cours, que je parcours du regard. Tout le monde est déjà installé, le professeur n’interrompt même pas son cours pour moi. Je vais discrètement m’asseoir au fond, dans une rangée sans personne. La porte s’ouvre à nouveau, et Blandine entre, l’air détachée. Elle parcourt la classe d’un regard tranquille, et je tente de m’enfoncer dans mon siège pour échapper aux yeux morts, mais ceux-ci se fixent sur moi, alors même que le prof se tourne vers l’intruse et commence à lui demander de s’excuser pour son retour. Les yeux ne me quittent pas tandis que la bouche articule vaguement quelques excuses. Elle commence à avancer vers moi, quand le prof l’appelle. Je sens les vrilles se détacher de moi à regret, tandis qu’elle se tourne vers l’enseignant. Un soulagement intense m’envahit, et j’ai beau me demander comment cela se fait que je puisse me sentir ainsi, moi, l’invincible, celui dont le regard fait ployer ceux des autres, je suis trop heureux qu’elle ne me regarde plus pour aller plus loin. Tournée vers le prof, elle lâche un méprisant « veuillez m’excuser », qu’il ne peut qu’accepter. Puis elle se tourne de nouveau vers moi, et je sens la pression remonter tandis qu’elle marche vers moi. « Tenez, installez-vous donc devant, mademoiselle Socre. » Elle se fige sur place. Ses yeux me disent que je ne perds rien pour attendre, mais elle se détourne et va à la place indiquée. Je déglutis péniblement. Et au fond, loin dans mon esprit, je me raccroche de toutes mes forces à Léa. | |
| | | Procyon
| Sujet: Re: Fragment #159 - Ses yeux morts 26.11.08 20:24 | |
| >Gniark gniark gniark, bien fait !
>Et sinon, il faudrait penser à lui acheter un porte clé pour son anniversaire à Léo !
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| | | Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #159 - Ses yeux morts 26.11.08 20:28 | |
| Elle est chelou, cette Blandine Socre...
Bon sinon c'est du quotidien à mort, j'adore :D Et le rêve du début, fascinant, le plomb, le plâtre... | |
| | | Procyon
| Sujet: Re: Fragment #159 - Ses yeux morts 26.11.08 20:30 | |
| C'est toi qui vient de justifier juste avant que je le fasse ? | |
| | | Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #159 - Ses yeux morts 26.11.08 20:33 | |
| Yes Pro, suis trop rapide pour toi
Alsciau, pense à justifier tes frags la prochaine fois, c'est le 4ème il me semble où je dois repasser derrière toi ^^ | |
| | | Procyon
| Sujet: Re: Fragment #159 - Ses yeux morts 26.11.08 20:36 | |
| Je crois avoir été plus rapide que toi sur un depuis son retour.
:cheers: Alti the top modo :cheers: | |
| | | Alhena
| Sujet: Re: Fragment #159 - Ses yeux morts 26.11.08 21:14 | |
| Et oui, il gèle à Toulouse... Très bon frag, une fois de plus... Bien joué, Alsciau! | |
| | | Procyon
| Sujet: Re: Fragment #159 - Ses yeux morts 26.11.08 22:13 | |
| C'est étrange de penser qu'il peut faire froid à Toulouse, tellement il faisait chaud à chaque fois que j'y ai mit les pieds ! | |
| | | Alhena
| Sujet: Re: Fragment #159 - Ses yeux morts 27.11.08 12:50 | |
| C'est vrai, mais bon, on est qu'à une heure et demie des Pyrénées aussi... L'avantage du froid à Toulouse, c'est que c'est un froid sec, genre avec de la neige, à la rigueur. Mais pas humide, comme en Ecosse... ^^ | |
| | | Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #159 - Ses yeux morts 27.11.08 13:21 | |
| Je crois que j'adorerais cette ville, alors :) J'adore le froid sec et je hais l'humide ^^ | |
| | | Alhena
| Sujet: Re: Fragment #159 - Ses yeux morts 27.11.08 13:49 | |
| Mais bien sûr que tu adorerais Toulouse!!! Je ne connais personne qui ne se soit pas senti chez lui/elle à Toulouse ^^ C'est la plus belle ville du monde!!!! *Alhena en mode hyper fan de sa ville ^^ * | |
| | | Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #159 - Ses yeux morts 27.11.08 19:43 | |
| Invitez moiiiiii ! En échange, je vous inviterai à Dijon :) C'est pas hyper chaleureux, comme ville, j'en conviens, mais c'est joli quand même...
PS : à quand l'organisation (ENFIN !) de weekend rencontres/retrouvailles entre Etoiles (et lecteurs) ? | |
| | | Alhena
| Sujet: Re: Fragment #159 - Ses yeux morts 27.11.08 22:13 | |
| Ben viens!!! On est deux Etoiles sur Toulouse, on va bien réussir à te loger!! | |
| | | Altaïr
| Sujet: Re: Fragment #159 - Ses yeux morts 27.11.08 22:14 | |
| Hiii :D Ca serait trop bien :)
Je vais y réfléchir très sérieusement alors ! | |
| | | Alsciaukat
| Sujet: :) 01.12.08 17:06 | |
| Tu viens quand tu veux :) J'héberge un ami en ce moment, j'en ai hébergé une autre la semaine dernière, ça passe tout à fait ^^
Sinon merci pour les commentaires :) Désolé pour la justification, effectivement je ne me souvenais plus de ce "petit" détail :D J'y penserai la prochaine fois (bientôt, d'ailleurs).
Et sinon au début c'est pas un rêve, c'est la réalité :D | |
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