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 Fragment #30 - La Ruelle

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Aldébaran

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MessageSujet: Fragment #30 - La Ruelle   Fragment #30 - La Ruelle Empty10.04.08 16:27

Mercredi 9 août 2006
à Dijon

Ce soir, je mange avec Jon à La Ruelle, un petit restaurant en retrait de la place des halles, en face du Chez Nous. Comme prévu, je l’attends devant le théâtre. Allers et retours sur les marches. Je regarde mon portable. Il n’arrive pas. D’ailleurs j’ai toujours été ponctuel, et même en avance. Aujourd’hui, j’avais dix minutes d’avance. Il restait encore deux minutes avant que l’on pût qualifier son arriver de retard. Et déjà il arrivait. Ses cheveux ondulant sous la brise de fin d’après-midi. Début de soirée, en fait, mais j’ai remarqué que le temps semblait s’allonger en été. Il vient à moi. Et me serre dans ses bras. Je lui réponds chaleureusement. Tu m’a manqué, susurre-t-il dans mon oreille. Je resserre mon étreinte.
Nous arrivons au restaurant. La serveuse nous accueille, une jolie blonde au sourire chaud et douillet. Une table à l’intérieur ou en terrasse ? Il me laisse choisir. J’opte pour la terrasse, qui donnera un ton plus romantique à notre repas en tête à tête. Il me suit. Nous nous asseyons et la demoiselle nous apporte les menus, écrits à la craie sur des ardoises. Je ne sais quoi choisir. Jonathan est un peu comme moi. Trop de choix tue le choix, et en même temps, rien ne me plaît, ajoute celui-ci. J’opte pour un carpaccio de boeuf. Et tant pis pour la vache folle, qui semble avoir disparu à nos yeux, puisque non relayée par les médias. En effet, nous sommes maintenant à l’ère de la grippe aviaire. Non content de nous attaquer par-derrière à travers nos plus charmants animaux laitiers, le danger vient maintenant du ciel. Je serai mort avant que le prion n’attaque, pensé-je. Jon, lui, opte pour les cuisses de grenouilles. Sooo French !
Nous discutons un moment en attendant les plats. Jon me parle de ses nombreux amis, et m’invite à une fête qui se déroulera dimanche chez une très bonne amie à lui, Christelle, rue Victor Hugo. Je n’ai, quant à moi, rien à faire dimanche. J’accepte alors, bien évidemment. Il me parle un peu de ses études qui reprennent en septembre. Il passe en 5/2. Prépa scientifique. Il veut à tout prix réussir le concours d’X qu’il a loupé à quelques points près. Tu l’auras, ce concours, je le rassure. Il me prend alors la main gauche sous la table, la pose sur son genou, et la caresse un moment. Je le regarde dans les yeux. Je plonge. Tant de timidité, de tendresse et d’avidité dans ses pupilles.
La serveuse me surprend en arrivant avec les plats. Je ne l’avais pas vue arriver. Mon assiette me fait de l’œil. Avalanche colorée de tons verts et jaunis, cercle rouge sang coloré de blanc, et odeurs qui me prennent aux narines. Bouffées de salé, de sucré et d’amer. Je n’ose pas toucher. Cet équilibre presque parfait ne souffrirait pas de coup de fourchette, de couteau meurtrier. J’ose alors prôner et participer à la destruction de cette œuvre d’art. J’ai trop faim. Je déchiquette la salade, coupe les tranches d’orange et de pamplemousse, assassine la grappe de raisin et trucide ce pauvre bœuf tranché et sanguinolent. L’équilibre et rompu et déjà le chaos se forme. Plus rien n’est à sa place, un grain de raisin pleure sa famille, deux groseilles jumelles sont en deuil, la salade se morfond sur la salissure de sa robe mentholée, auparavant d’un vert parfait. Je souris, sadique. Puis relève mon regard et croise celui de Jon. Mes yeux se radoucissent.
Nous marchons maintenant côte à côte dans les rues désertées. Jonathan a absolument voulu payer l’addition. Je l’ai laissé faire. Je me rapproche de lui subrepticement, marche mon corps collé contre le sien. Il ne me repousse pas, semble apprécier. Nous nous regardons à plusieurs reprises droit dans les yeux. Nous ralentissons à chaque fois, lui son visage un peu en avant, prêt à m’embrasser, mais nous repartons sans le faire. Je lui mets une main aux fesses. Il répond plusieurs minutes plus tard. Il me regarde encore dans les yeux, ralentit et se rapproche mais n’ose m’embrasser. Timidité exacerbée.
Nous arrivons à sa voiture. Il dépose son sac à l’intérieur. Je me rapproche de lui. Son visage en avant. Je fais le premier pas, et l’embrasse délicatement sur les lèvres, comme pour une première fois. Ses yeux se ferment sous la chaleur du baiser. Une vibration tellurique nous unit, partant des pieds, transfigurant nos deux corps, éclatant dans nos deux cœurs à l’unisson. Nous restons quelques minutes dans les bras l’un de l’autre.
Je te dépose chez toi ?
Oui, merci.
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Fragment #30 - La Ruelle
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