Fragment #228 – Le ciel t’aidera

Mercredi 10 février 2010
à Plombières les Dijon

9h04. J’ai entendu le facteur passer pendant que je déjeunais. Ne chaussant que mon peignoir, je sors en chausson, pourtant sans grande précipitation. Je me sens constamment en vacance en ce moment. La clé tourne dans la boîte. Il y a bien, entre la publicité et une facture de France Télécom, la lettre que j’attendais. C’est la confirmation de ma destination ainsi que mon billet d’avion.
Je pars au Bénin le 8 mars prochain pour aider à creuser un puits.
Je me suis engagé à Volaria, une association Belge à but humanitaire qui mène des actions solidaires aux quatre coins du monde. Je pars sur ce chantier comme aide. Au programme travail manuel, sueur et fatigue. La pelle sera mon amie du levant jusqu’au couchant, le soleil mon pire ennemi à chaque pelleté. Ce premier chantier sera pour moi l’occasion de m’imprégner des valeurs de l’association, et de faire mes preuves. Si c’est concluent ; c'est-à-dire, si je conviens au niveau de l’attitude et du comportement, et que les méthodes de travail me conviennent, je pourrais participer à d’autres projets avec des responsabilités plus importantes, comme donner des cours dans des écoles, sensibiliser les populations à une maladie, etc. Je ne reçois aucun salaire pour faire ça, mais je n’ai aucun frais non plus. Le billet d’avion est payé par l’association, et sur place nous sommes pris en charge par les habitants. L’association fonctionne sur le principe de volontariat de ses membres, et grâce aux dons et subventions.
Je veux donner de moi pendant que j’ai la force de le faire. Je sens que c’est important pour moi d’aider mon prochain. Le but n’est pas de créer des assistés, ou d’imposer une quelconque idéologie européenne, mais bien de répondre à des besoins locaux grâce à des moyens ou techniques que nous possédons. L’association aide à mettre en place des systèmes, et laisse après son passage des gens avec un savoir faire qu’ils pourront transmettre aux générations futures. C’est ce qui est expliqué dans la brochure.
Je me souviens, j’habitais encore avec Laura quand j’ai trouvé cette association sur Internet. J’avais demandé de la documentation, que j’avais reçue sous une dizaine de jour. J’avais immédiatement été emballé, mais sous contrat avec l’armée je devais d’abord le terminer. Ce que je n’ai pas fait puisque j’ai préféré démissionner pour vivre ce rêve. Ce n’est pas exactement un rêve, c’est un besoin. Le besoin d’être utile et de donner. Donner de moi, donner aux autres. Je rêve d’un monde meilleur. Un monde où chacun pourra boire et manger à convenance, un monde où les armes n’existent pas. Un monde où politiquement parlant on n’aurait pas besoin d’inventer les armes. Mais les disparités sont réelles, les armes meurtrières, l’économie alarmante, et la politique conspirative, alors je dois faire quelque chose. J’ai clairement conscience que je ne changerai pas le monde, je veux juste tendre à ce qu’il soit plus juste.