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 Fragment #56 - La Fin des Arc-en-Ciel

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Altaïr

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MessageSujet: Fragment #56 - La Fin des Arc-en-Ciel   Fragment #56 - La Fin des Arc-en-Ciel Empty09.04.08 17:47

Mercredi 16 août 2006
à Paris et en direction de Dijon

Je regarde à travers la vitre. Les paysages défilent comme des décors sans vie, de campagne plate et maussade. Quelques gouttes perlent sur la fenêtre du wagon, formant un rideau de gemmes translucides, derrière lequel s’irise un arc-en-ciel…

La Tour Eiffel se dresse, imposante et majestueuse, sur la carte postale. Je griffonne quelques mots à la hâte, colle un timbre, et le glisse dans la fente de la boîte aux lettres, direction 148 Avenue Victor Hugo, 21 000 Dijon. Mes parents la recevront après mon arrivée. Les quelques notes habituelles résonnent dans la gare, suivie de la voie artificiellement sulfureuse indiquant le départ de mon train dans quelques minutes. Parfum de nostalgie, odeur de fin d’un rêve. Je quitte Paris, et la rupture est rude. Je ne parviens pas vraiment à réaliser que, dans quelques heures, je ne serai plus là. Je reverrai ma Dijon, et je n’en ai pas envie. Nathan m’a accompagné sur le quai.
« Tu as la boîte ? me demande-t-il. »
Petit retour en arrière.
Je fais ma toilette à l’aube. Je ne suis même pas fatigué. Dans la petite salle de bain de l’appartement, Nathan entre et se poste devant moi, une boîte dans la main.
« J’ai un service à te demander, me confie-t-il. C’est très important. »

Je dois désormais rapporter la boîte avec moi, à Dijon, pour la remettre en mains propres à un certain Jed Cléart, dont l’adresse est indiquée sur un morceau de papier. Pas envie d’y penser, pas plus qu’à Dijon. Mon cœur tout entier est tourné vers Paris. Nathan et Nalvenn avaient raison. Ce séjour m’a fait du bien. Malgré mon chagrin, je sais que je tiendrai le coup maintenant, parce qu’il le faut, parce que je ne suis pas un dieu (j’ai glissé mon cahier tout au fond de mon sac, plongeant ainsi en veille les aventures d’Arthur) mais un homme, et que les hommes doivent garder la tête haute. J’aurais tant voulu le revoir… Nathan semble bizarre, un peu comme si ce bastion d’acier imprenable se fissurait par endroits, laissant entrevoir des rais de sentiments, des doutes, de la peur, de la confusion. Tu es humain Nathan, comme moi. Tu ne peux plus être mon Modulateur, maintenant que je le sais. Mais pourquoi es-tu si affligé ? Est-ce mon départ qui te tracasse autant ?
Bon, il est temps de monter dans le train. Je voudrais te serrer dans mes bras Nathan, parce que je suis si sensible et que je voudrais pleurer contre toi, mais après tout, oui, tu as raison, cette poignée de main est largement suffisante. Je me souviens de la pierre et des quais de Seine. Combien de sentiments passent à travers nos doigts comme la peste ? Nous échangeons une décharge d’amitié qui nous électrise tout deux et, l’espace d’un instant, je crois voir clignoter un infime sourire aux commissures de ses lèvres. Et il me faut monter dans le wagon, et mes pieds quittent le sol parisien. Signe de main en guise d’au revoir. C’est la fin.
Je suis dans le train et je regarde à travers la vitre. Ca y est. Je rentre chez moi. Une bouffée de joie mêlée de tristesse remue dans mon ventre et propage des frissons dans mes membres. Je repense au quai, au quai de la gare… Mon bracelet arc-en-ciel n’est plus à mon poignet… Petit retour en arrière.

Je m’installe sur le siège, le train va bientôt partir. Les gens s’agitent autour de moi, mais je ne les vois pas. Soudain, j’entends qu’on crie mon nom. C’est Nathan. Je bondis hors du train, et vois arriver en courant, parmi la foule, Gautier, hors d’haleine. Et Nathan, dont je perce le secret de ces fissures d’appréhensions, sautille sur place, surexcité. Il lui a téléphoné pour le prévenir de mon départ… Je cours jusqu’à Gautier et lui saute dans les bras. Je voudrais rester là, avec toi Gautier, ne jamais quitter ces bras qui m’ont serré si fort, jusqu’à nous souder l’un à l’autre…

La petite boîte que m’a confié Nathan est toujours là. Je me demande ce qu’elle contient. Qui est ce Jed Cléart, je n’en ai pas la moindre idée. Du fond de mon sac, je parviens à sortir mon petit cahier et le crayon, afin de poursuivre le récit d’Arthur. La vie va poursuivre son cours, et nous arpenterons nos chemins. J’ai glissé autour de son poignet le petit bracelet, et, au dehors, le soleil désagrège lentement les couleurs diaprées du grand arc chromatique sans fin.
C’est la fin des Arc-en-ciel.
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Fragment #56 - La Fin des Arc-en-Ciel
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