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 Fragment #11 - Un grand pas pour moi, un petit pas pour l'humanité

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Sirius

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MessageSujet: Fragment #11 - Un grand pas pour moi, un petit pas pour l'humanité   Fragment #11 - Un grand pas pour moi, un petit pas pour l'humanité Empty09.04.08 19:21

Lundi 9 octobre 2006
entre Kanazawa, Kyoto et Osaka

Je franchis le pas de la porte avec une légère hésitation tout de même. Et si je faisais la plus grosse bêtise de ma vie ? Mais je pense que je l’ai déjà faite. En partant au Japon alors que ma vie est en France. Ma vie avec elle...

Ca y est, je suis en bas de l’immeuble, dans la rue, à six heures du matin. Personne n’était encore réveillé. J’aurais pourtant voulu les serrer une dernière fois dans mes bras, leur dire que je ne les abandonne pas, leur faire comprendre que malgré mon désir profond de retourner en France, je ne cesse de penser à eux.
Mon train est à 7h14, mais il faut que je presse le pas jusqu’à la gare. Jusqu’à présent je n’étais allé au centre de Kanazawa qu’en vélo. Il faut quinze à vingt minutes, le calcul pour faire le même trajet à pied est rapide. Je passe devant le petit tabac du coin une dernière fois. Une petite échoppe avec la devanture recouverte d’une couche épaisse de distributeurs de toutes sortes. Tabac, thé glacé, ice coffee, boissons gazeuses, tout y est…Je décide de prendre une bouteille de thé glacé pour la route. Je sors la monnaie japonaise qui me reste et trouve une pièce de 100 yens, puis une autre. Lentement, je glisse les deux pièces dans la fente. Aujourd’hui je profite de chaque geste que je fais encore sur le sol japonais. Le thé glacé au Japon n’est pas du tout l’Ice Tea d’importation américaine de chez nous. Même mis en bouteille de façon assez industrielle – il ne faut pas se leurrer – on y trouve quand même un vrai goût de feuille de thé. C’est peu sucré mais les jeunes japonais en raffolent.
Tout en marchant j’essaie d’imprimer dans ma mémoire chaque détail typique que j’aperçois, afin que ces souvenirs restent gravés pour toute mon existence. Des temples traditionnels par ci par là essaient de subsister au milieu d’un fatras d’immeubles modernes, des petites femmes octogénaires assises sur leurs talons attendent le bus, tandis que des hommes en costard brandissent leurs mallettes pour mieux se frayer un chemin à travers la foule. Il est tôt pour moi, mais ici c’est l’heure de pointe. Plus j’approche de la gare, plus la densité de population se fait forte. Je n’avais pas envisagé ce problème. Nous sommes lundi matin, plein de gens vont travailler en train. Soit, il fallait bien que je sois crédible auprès de ma famille, je n’allais pas faire ma rentrée à l’université un dimanche matin !
Un immense portail en bois d’un style japonais moderne, s’ouvrant sur une grande structure mi-verre mi-métal, se dessine à l’horizon. J’arrive à la gare de Kanazawa. C’est le dernier moment pour reculer. Je peux encore retourner au chaud sous la couverture, auprès de ma famille… Mais ma décision est irrévocable, et d’un pas franc et certain je franchis la porte de la gare. Un dernier coup d’œil sur le hall, immense et froid de verre et de métal, écrasant un portail en bois et quelques arbres de taille réelle imitation bonzaï. En fait, à la distance où j’étais ils me paraissaient être de vrais bonzaïs que j’aurais pu saisir d’une main.
Toute la suite va très vite. Je passe dans les portails où des hôtesses compostent mon billet, je monte l’escalier qu’elles me désignent, bien conscientes que mon japonais ne me permet pas de me diriger seul dans une telle gare. J’arrive sur la voie verte, départ pour Kyoto dans cinq minutes. Le voyage dure une heure et demi, mais cela passe à une vitesse folle. Je ne pense à rien, trop absorbé par mon objectif : réussir à attraper mon avion.
Une fois arrivé à Kyoto, j’ai une petite dizaine de minutes pour changer de voie et entrer dans le train destination Osaka. Dieu merci les voies sont fléchées et indiquées en anglais. Je remonte dans un train, identique au précédent, destination l’aéroport d’Osaka Kansai.
Tout va tellement vite que je me sens porté par un tapis roulant depuis mon départ de la gare de Kanazawa. Je suis les panneaux, me faufile dans la foule, puis me retrouve enfin dans l’avion. Les modalités d’enregistrement des bagages et de douanes ont été très vite. Ils m’ont pris mes ciseaux à bouts ronds. Ces japonais !
Par mesure de sécurité j’ai pris un vol direct jusqu’à Paris. Je sais que je suis ici pour une bonne quinzaine d’heure, mais je n’ai pas à me soucier d’un quelconque transfert de vol. Il y a toutes sortes de gens dans l’avion. Des femmes en kimono, me rappelant cet aspect typique du Japon où le traditionnel côtoie le moderne, des hommes d’affaires, et quelques richissimes touristes qui peuvent se permettre des vacances à l’autre bout de la planète au mois d’octobre. Et puis il y a moi.
Une fois le décollage passé, tout le stress retombe, je m’endors presque aussitôt. Jusqu’ici tout va bien, mais je sais très bien que le plus dur n’est pas encore passé...


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