Aldébaran
| Sujet: Fragment # 91 - Du plus profond de sa boîte rouge 16.04.08 22:24 | |
| Mercredi 14 février 2007 Dijon Mon Valentin. Tout en face de moi. Il me sourit, mon Jonathan, prend ma main, écartant de ses lèvres l’étendue de ses dents blanches qui me montre son amour. C’est la St Valentin. Dieu que j’ai pu détester cette fête ! Mais là c’est différent. Je suis avec l’homme de ma vie. Et il me sourit. « Ouvre, vas-y, ouvre ! » Je ne me sens pas très à l’aise. Je n’ai rien prévu, moi. J’ai toujours haï la Saint Valentin. Pour moi, c’est un jour comme les autres jours. Et là je me trouve comme un con, dans un restaurant assez chic, des serveurs à notre service, même s’ils nous regardent assez bizarrement, nous les deux hommes en face l’un de l’autre. Lui, sa main posée sur la mienne, me suppliant de découvrir son cadeau ; prêt à recevoir mes remerciements chaleureux. Car je vais le remercier, n’est-ce pas ? Jed, il n’y a pas de question à te poser. En effet, tu vas le remercier, et avec empressement, qu’importe le cadeau qu’il va te faire. D’ailleurs, il est un peu plat ce cadeau, tout au fond de sa boite rouge. Au centre de la table trône une rose. Une seule rose rouge, que je regarde depuis dix minutes, parce que je ne sais pas trop quoi faire, parce que je me sens mal à mon aise, dans ce restaurant de grand standing, et aussi parce que le rouge de son bouton me fascine assez, sa corolle entrouverte et tourbillonnante d’écarlate, et son odeur, son parfum qui fait danser mes sens. J’ouvre le cadeau, sous l’empressement de Jonathan. Je n’en crois pas mes yeux. Déjà je vois mes projets à court terme – en avais-je d’ailleurs – s’évanouir, et l’idée de changer d’air me donne des frissons dans le ventre. Tout va être différent pour un temps, j’efface quelques jours de ma vie pour réécrire le ciel, la ville, et les sensations. Je souris, ne sais pas trop quoi dire. Je lève les yeux vers l’homme de ma vie. « Tu as trouvé ça en si peu de temps ? Ou alors, tu savais qu’on allait… - Pas de questions à se poser, Jed. Viens. Je ne te demande que ça. » Je repense soudain à Alex, que je vais pouvoir revoir. Le serrer dans mes bras. Découvrir avec Jonathan et Lui les rives de la Tamise, prendre des photos de Big Ben dans le froid hivernal, et voir Nelson square sous le brouillard. « Merci. Et moi, je me sens… Je… - Ne dis rien. Tu es là. Tu es revenu. Tu m’as pardonné. Tu n’aurais pas pu faire plus. - Je… Je t’aime… - Moi aussi. » Notre pacte sellé aux cires de nos lèvres. | |
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