Procyon
| Sujet: Fragment # 94 – Adieu démon 15.05.08 23:19 | |
| Jeudi 15 mai 2008 à Plombières les Dijon 15h03. Ma dernière heure de conduite s'est parfaitement déroulée et je me suis inscrit pour passer le permis de conduire. Mercredi 4 juin 10h45 à Longvic. Je pousse la porte de l'auto-école, mais reste à l'abri le temps de remonter la fermeture éclaire de ma veste. Dehors une pluie fine et drue rafraîchit l'air. L'humidité entre dans mes poumons, et la porte claque derrière moi. Je sors une clope de mon paquet, la nicotine brûlante m'emplit les bronches. Je quitte mon refuge, et m'enfonce sous les gouttes, affrontant mon destin. Oui, j'ai tourné dans la rue en sens opposé de la direction de ma maison. La pluie coule sur mon visage, et mon crâne semble s'imbiber peu à peu. Mon pas est franc et droit, le chemin est dégagé, l'objectif de plus en plus près. J'arrive alors devant cette haute maison, bordée d'un jardin des mieux entretenus. Cette maison que je n'ai pas revue depuis que je l'ai quittée dans l'aube naissante d'un matin d'avril. Je n'hésite pas -pour ne pas reculer- et je sonne. Une femme portant un tablier blanc entrouvre la porte, et s'avance jusque vers la grille dans de petits pas vifs. Ses cheveux sont tirés dans un chignon impeccable. Elle me demande ce que je veux. Je lui réponds que je souhaiterais voir Monsieur Cédric Lenord. Elle me dit, ouvrant la porte, de la suivre. Je m'exécute. Nous montons les marches menant à la grande maison. Arrivés au sec, elle me fait attendre dans le hall pendant qu'elle va m'annoncer. Quelques minutes plus tard, la gouvernante revient avec un jeune homme en peignoir. Je le reconnais aussitôt. Lui, ses cheveux blonds, sa peau claire, sa gueule d'ange, et ses yeux bleus. Cédric. Des yeux bleus, il a donc des yeux bleus. Il est étonné, mais ma présence ne semble pas le gêner puisqu'il congédie la gouvernante d'un geste de la main. Il n'a pas perdu de temps pour prendre des habitudes de petit bourgeois celui-là. Je lui explique rapidement qui je suis. Il tient à me remercier, me fait monter dans un salon, et me demande de l'attendre un instant. Assis sur un petit fauteuil j'observe un tableau coloré, représentant une grande bataille. Je suppose. Il reparaît, dans les cinq minutes, vêtu d'un polo bleu clair et d'un pantalon beige. Une raie au milieu de son crâne sépare en deux ses cheveux laqués. Il me remercie encore une fois me regardant droit dans les yeux. Je lui explique que j'avais besoin de le rencontrer pour tenter de me délivrer de ces cauchemars, ces visions perturbantes, ces images perdues qui me hantent. Il comprend. Il est intelligent. Il me parle de son séjour à l'hôpital. Je lui dis que j'avais essayé d'aller le voir. Il me raconte qu'il doit encore rester une semaine en convalescence chez lui. Puis la conversation dévie, nous parlons de choses et d'autres. Sous ses airs de gosse friqué, il est plutôt sympathique. Ça ne fait que six mois qu'il habite dans la région. Il ne connaît pas grand monde. Moi qui me faisais du souci pour cette rencontre, me voilà rassuré. Je n'aurais pas dû me poser toutes ces questions. Il est reconnaissant, et sait ce qu'il nous doit. Moi j'ai besoin de sa vie pour oublier sa mort, et vaincre mes démons : son spectre. Il fait monter des biscuits. Il y a bien longtemps que je n'ai bu de thé. J'ai accepté pour ne pas le vexer, et parce que je ne pense pas que ses parents aient de la bière dans leurs frigos. Brrr. Brrr. Ah, j'ai reçu un message. C'est ma belle qui me dit que son épreuve de cet après-midi ne s'est pas aussi bien passée qu'elle l'aurait espéré. J'en profite pour regarder l'heure. Il est 18h27. Je vais y aller. Il a compris et prend les devants en me disant que ses parents ne vont pas tarder à rentrer. Il me propose de nous revoir. J'accepte, sans grande envie. Mais ça ne se fait pas de dire non. Je quitte les lieux. La pluie s'est arrêtée, et je me sens plus léger. Soulagé, sans pourtant réellement ressentir que cette rencontre ait changé quoi que ce soit. Je marche la tête haute et le regard vide. Je repense à lui. Je rentre, je trouve mon père avachi comme à l’habitude, dans ce canapé, qui conserve désormais la marque de son assise. Ça me désole. Belle coccinelle, plus que demain et tu seras libérée de tes exams. Doux baisers.
Dernière édition par Procyon le 15.05.08 23:35, édité 1 fois | |
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Altaïr
| Sujet: Re: Fragment # 94 – Adieu démon 15.05.08 23:31 | |
| "Je quitte mon refuge, et m'enfonce sous les gouttes affrontant mon destin." > Il manque une virgule.
"Il y a bien longtemps que je n'ai bu de thé." > Il manque un "pas", à moins que tu veuilles changer de style en plein milieu de ton frag.
"mon père avachit comme à l’habitude" > Pas de t à avachi, il me semble... | |
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Alsciaukat
| Sujet: :) 16.05.08 13:41 | |
| Waw ben ça c'est fait ^^
Pis c'est rigolo ce piti bourgeois sympathique :) (Il est gay et il va voler Alexandre à Melissa :O !)
Par contre la clope sous une telle pluie ça doit pas être la joie ^^' | |
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| Sujet: Re: Fragment # 94 – Adieu démon | |
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